La Rotonde
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Archive for février 17th, 2011

Danse: larmes et chrysalides

Article de Josianne Desloges paru dans cyberpresse.ca le 17 février 2011

À l'occasion d'un programme double à La Rotonde, la chorégraphe d'expérience Louise Bédard présente Les larmes d'Anna K., le récit dansé d'une relation fugitive.  Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

À l'occasion d'un programme double à La Rotonde, la chorégraphe d'expérience Louise Bédard présente Les larmes d'Anna K., le récit dansé d'une relation fugitive. Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

(Québec) Programme double à La Rotonde : la jeune et prometteuse Annie Gagnon présente COCOON, une incursion dans l’univers des insectes, alors que la chorégraphe d’expérience Louise Bédard présente LES LARMES D’ANNA K., le récit dansé d’une relation fugitive. Deux manières de mettre en mouvement l’éphémère.

Les deux Québécoises se sont connues au pays de Galles, lors du projet OSEZ! de Danse K par K. «J’avais été très marquée par les danseurs de Québec», souligne Mme Bédard, qui était la chorégraphe de cette aventure de haute voltige en plein air.

Dans le studio, il y a déjà quelques objets qui serviront au moment du spectacle. « La scénographie de COCOON est assez fabuleuse, avec des bûches, des bêches, des pelles », décrit Louise Bédard, qui partage la passion de sa jeune collègue. Elle a utilisé d’intéressantes chaises vieillies, récupérées dans les rebuts d’un théâtre, pour sa propre chorégraphie.

L’ouïe, tout comme la vue, sera sollicitée. Dans Cocoon, les quatre danseuses feront plusieurs bruits d’insectes, alors que dans Les larmes… «Elle [Annie Gagnon, comme interprète] parle russe, et lui [Jean-François Duke] siffle et chantonne», lit-on dans le programme. «Je trouve qu’ils forment un duo très intéressant. Ils n’ont pas peur d’être déstabilisés. C’est essentiel, parce que, pour moi, la danse vit dans la spontanéité des corps», indique la chorégraphe.

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Voir la page de Cocoon et Les larmes d’Anna K.

Air fugace / Air compressé / Tout et rien à la fois

Arianne Martel

Par Arianne Martel,
Collège de Champigny

Air - Danse K par K - photo de David CannonPerdre contact avec cette vieille amie, la réalité… c’est parfois bénéfique. Lâcher le fil sans raison. Rompre avec la gravité. C’est dans la salle Multi de Méduse que Karine Ledoyen a laissé mon coeur s’élever le temps d’une œuvre.

La pièce AIR de cette jeune chorégraphe rêveuse m’a fascinée pour quelques raisons : tout d’abord, chorégraphier l’élément le plus insaisissable, celui qu’on ne peut voir concrètement, n’a pas dû être un travail aisé… elle a pourtant su imprégner l’essence de l’air à ses interprètes. Décousues, à l’image de l’air, plusieurs scènes les unes plus différentes des autres ont démontré les multiples visages de cet élément volatile. De la nuit au jour, l’éclairage nous transporte, de l’intense au vide, à travers cette gestuelle, nos yeux ne cessent de voyager. La légèreté est au rendez-vous, et son opposé de même.

Que dire de l’emploi généreux d’objets et d’accessoires de toutes sortes qui, de prime abord pourrait sembler superflu, mais nous fait voir que le travail artistique de la matière participe à l’esthétisme et au symbolisme de la chorégraphie. Non seulement Karine Ledoyen fait remarquablement danser ses interprètes, mais elle parvient aussi à chorégraphier avec ingéniosité le mouvement des choses. Cela ne fait qu’intensifier une autre facette de l’air où les corps de femme se baladent dans cette liberté désorganisée.
Finalement, j’ai grandement apprécié la véracité du titre… En mettant les pieds hors de la salle, j’avais l’impression de m’être fait injecter une dose puissante d’oxygène par intraveineuse. Merci à Karine Ledoyen et à ses interprètes pour cette expérience vivifiante au parfum de liberté.