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Archive for janvier 30th, 2018

Chroniques du regard 2017-18  No 9 – P.ARTITION B.LANCHE

Partition Blanche 2 - Photo Le fils d_Adrien danse

 

Le chorégraphe Harold Rhéaume, de la compagnie Le fils d’Adrien Danse, présente au Théâtre La Bordée sa plus récente création pour six danseurs intitulée P.artition B.lanche. Trois hommes et trois femmes, tous danseurs professionnels faisant carrière à partir de la ville de Québec évoluent pendant près d’une heure autour d’un duo de base, devenu objet d’une série d’expérimentations et d’évolutions. En résulte un spectacle intégrant différentes parties de longueurs et de distributions variables : selon les sections, on retrouve de une à six personnes en action sur scène. Cette chorégraphie marque une évolution dans la méthode de création de Rhéaume qui a intégré, à même son processus, de nombreuses rencontres et plusieurs occasions de dialogue avec le public.

 

«P.ARTITION B.LANCHE» c’est pour vous si vous aimez les danses qui mettent de l’avant l’humanité des danseurs.

 

« P.ARTITION B.LANCHE» c’est pour vous si vous voulez suivre l’évolution d’artistes de la danse locaux.

 

Le spectacle

P.ARTITION B.LANCHE est le fruit d’une longue expérimentation, débutée en 2015, dont la majeure partie s’est effectuée devant public lors de nombreuses résidences de création. Ce qui tranche avec ce qu’on associe habituellement à la plupart des compositions chorégraphiques en danse contemporaine, c’est-à-dire un calme relatif dans un studio de répétition. Ce procédé de travail, utilisé par un chorégraphe habitué à la médiation culturelle, a été poussé un cran plus loin en mettant au cœur du processus les réactions, interventions et questionnements du public qui assistait à la mise au monde de la production dansée.

 

Tout au long du travail de recherche et de création, la plupart du temps sur scène devant public, les six interprètes de la chorégraphie se sont prêtés au jeu avec grâce et abandon, acceptant de se livrer sans pudeur dans des moments parfois fragiles qui sont habituellement vécus dans l’intimité du studio.

 

Le produit final présenté en spectacle est donc l’assemblage de phrases chorégraphiques travaillées à partir d’une base simple : un duo (rôle A et rôle B) possédant une certaine neutralité. Ces phrases chorégraphiques ont ensuite été remodelées de multiples façons suite aux apprentissages, expérimentations et improvisations des interprètes. Ces étapes étant parfois expliquées en direct au public afin d’éclairer le processus, parfois observées par le chorégraphe assis parmi le public, cherchant à saisir le pouls de la création en changeant son regard et son point de vue.

 

Les danses créées sont tributaires des échanges et des interactions entre les interprètes. Un changement de partenaire, un mouvement ou une action faite différemment par l’autre inspirera l’interprète à changer plus ou moins la réponse, créant ainsi une nouvelle option, une nouvelle variation, qui sera retenue, ou pas, par le chorégraphe. Le travail se fait en collectivité, de manière  intuitive. « Chacun est invité à prendre des risques, à composer avec des forces et des rythmes qui chamboulent l’organisation spatiale des corps en mouvement, où chacun a le pouvoir de transformer les formes. »  Source : Site web de F.A.D.

 

L’accent du spectacle est mis sur le mouvement et sur les relations entre les danseurs. Dans une mise en scène minimale, les six interprètes sont investis dans une danse sensible, marquée par les différents lieux de travail et les réactions immédiates du public ayant suivi la création tout au long de son parcours. Il est à noter qu’à travers cette série de résidences, près de 2000 personnes, rencontrées à travers la province, ont été sensibilisées à l’acte de créer et d’interpréter la danse. La série de résidences a été amorcée en 2015 dans le cadre de l’exposition Corps Rebelles présentée au Musée de la Civilisation. La compagnie a ensuite été en travail devant (et avec) public à Victoriaville, à Sherbrooke, au Théâtre du Bic, dans les centres culturels de Notre-Dame-Des-Prairies et de Notre-Dame-de-Grâce ainsi qu’au Musée National des Beaux-Arts de Québec.

Partition Blanche 4 - Photo Le fils d_Adrien danse

Le chorégraphe 

Harold Rhéaume est une force vive du milieu artistique de Québec. Diplômé en danse de l’École de danse de Québec, il a fait ses débuts professionnels en 1989 à Ottawa (Groupe de la Place Royale pendant 5 ans). Il y a commencé la construction d’une œuvre prolifique, accessible et authentique. Sa danse est concrète, expressive et d’une grande sensibilité. Elle a été appréciée à travers le Québec et le Canada, en France, en Belgique, en Écosse et aux États-Unis.

 

Après son passage à Ottawa et quelques années vécues à Montréal, il revient à Québec en 2000 pour y fonder Le fils d’Adrien danse (F.A.D.), compagnie résidente de La Rotonde, Centre chorégraphique contemporain de Québec. Le F.A.D. développe simultanément trois créneaux de spectacles de danse : spectacle jeunesse, spectacle grand public et œuvres In situ.

 

Au cours sa carrière, le chorégraphe a reçu le prix Jacqueline Lemieux du Conseil des Arts du Canada en 1996, deux nominations aux Masques (prix du théâtre) en 2003 et 2007 et le prix du Développement Culturel du Conseil de la Culture de la Ville de Québec en 2008. Polyvalent et impliqué, il est aussi enseignant, animateur, conférencier et conseiller artistique. Au cours de sa carrière, il a produit des chorégraphies pour le théâtre, l’opéra, le cirque et le cinéma. Il a aussi été président du Regroupement québécois de danse (RQD) de 2014 à 2017.

Partition Blanche 3 - Photo Le fils d_Adrien danse

Les interprètes de P.artition B.lanche sont tous et toutes des artistes très actifs sur les scènes de Québec. Lorsqu’ils n’y sont pas comme interprètes, on les retrouve dans des rôles divers de chorégraphes, directeurs artistiques ou gestionnaires. Les danseurs sont  Jean-François Duke, Alan Lake, Fabien Piché, Eve Rousseau Cyr, Ariane Voineau et Arielle Warnke St-Pierre.

 

Lors de la création, les six danseurs ont d’abord appris le duo de base et chacun d’entre eux a été, dès le début, en mesure de danser le rôle A et le rôle B. Durant la représentation, les danseurs peuvent changer de rôle, mais toujours en gardant la même chronologie de mouvements. « Les interprètes ne dansent jamais avec les mêmes partenaires, car ils ne savent jamais d’avance qui va jouer quel rôle. Ça me permet des possibilités de combinaisons infinies », explique le chorégraphe lors d’une entrevue avec Ann-Marie Roberge du journal La Tribune.

 

Une description du travail en résidence éclaire le travail et les responsabilités des interprètes: « Lors des résidences, Harold (crée) en direct deux « partitions blanches », la #A et la #B. Une fois les partitions transmises, de façon improvisée, les couples se formeront. Les spectateurs pourront ainsi voir la façon dont le chorégraphe crée la gestuelle, la transmet aux interprètes et, ensuite la met en scène. Ce sera aussi l’occasion pour le visiteur de comprendre la réalité de l’interprète et son implication dans la création de la danse. L’interprète en danse est un créateur à part entière. » Source : le-girafe.e-monsite.com.

 

 

Les collaborateurs

La musique originale est de Vincent Roy, comédien et compositeur.

Les éclairages sont de Sébastien Dionne et les éclairages de Lucie Bazzo.

 

Les liens externes

– Le site internet de la compagnie Le Fils d’Adrien danse est ici.

– La page Facebook du F.A.D. est ici.

– Les informations détaillées sur P.artition B.lanche sont ici.

– Un reportage vidéo sur le début du projet P.artition B.lanche (Exposition Corps rebelles, 2015) est ici.

– Des images de la résidence de création P.artition B.lanche au MNBAQ (2017) sont ici.

– Des images vidéo d’une autre série de résidences de recherche et création (2016) menée par Harold Rhéaume avec certains danseurs de P.artition B.lanche ainsi que d’autres participants. Certaines de ces recherches ont nourri le processus de création de P.artition B.lanche : Semaine2-Jour3, 05/02 ; Semaine3-Jour2, 17/02  ; Semaine3-Jour3, 18/02  ; Semaine5-Jour3, 10/03  et, finalement, Semaine12-Jour3, 25/05.