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Archive for août 26th, 2019

Quand le concept mène la danse | Article | Le Devoir

Nous (ne) sommes (pas) tous et toutes des gigueurs et gigueuses

En quelques saisons, l’idée et le concept artistiques se sont de plus en plus glissés au cœur de la création chorégraphique québécoise. Auparavant, pour créer de la danse, on pouvait raffiner l’articulation entre mouvements, corps, musique et espace. Maintenant, réflexions et questions — parfois insolubles — guident la naissance des pièces.

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« C’est vrai que c’est une tendance lourde depuis quelques années », remarque Marco Pronovost, commissaire à Tangente. « Nous, on y échappe cette saison », alors que la diversité est mise à l’honneur, « mais ce sera de retour dès l’an prochain ». La dramaturge et penseuse Katya Montaignac, elle, a remarqué « surtout depuis l’an dernier que les projets vus étaient plus armés en réflexion, et ce, à tous les niveaux — pas juste du côté conceptuel ou expérientiel. Ensuite, on aime ou on n’aime pas ; mais je me souviens de m’être dit qu’une coche avait été atteinte. La réflexion semble un nouveau point d’honneur pour les chorégraphes ». Celle qui cosigne cette saison Nous (ne) sommes (pas) tous et toutes des gigueurs et gigueuses (Danse Cité) n’avait pas cette impression il y a quelques années.

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Mme Montaignac, elle, la voit comme une danse formaliste, « faite de ce qu’on reconnaît socialement comme étant beau, virtuose, qui joue sur les axes de la norme dominante ». Une danse qu’on peut voir aux Grands Ballets canadiens de Montréal, souvent chez Danse Danse, aussi en partie à l’Agora de la danse et à la Rotonde. « C’est presque deux conceptions différentes de l’art, avance Katya Montaignac. Dans l’une, l’œuvre domine le public, elle est faite pour être admirée ; le spectateur est consommateur, diverti. Dans l’autre, le public est au centre de l’expérience, il est responsable, vecteur de sa propre expérience. L’une implique la maîtrise et la perfection, l’autre cultive l’ambiguïté et la relation. » Certains chorégraphes, comme Hélène Blackburn ou Isabelle Van Grimde, qui reviennent cette saison (Suites ténébreuses et Eve 5050, Agora de la danse), savent naviguer entre les deux approches en une même œuvre.

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PARMI LA SÉLECTION DU «DEVOIR»

De la glorieuse fragilitéKarine Ledoyen, chorégraphe de Québec, met en scène le deuil de la danse. Quatre artistes ayant quitté la pratique bougent et témoignent. À La Rotonde, du 30 octobre au 1er novembre

FronteraPremier fruit de la résidence de création du Centre de création O Vertigo. Dana Gingras s’allie au groupe Fly Pan Am pour travailler sur un grand plateau à grand déploiement, une rareté au Québec. À Danse Danse, du 4 au 7 décembre.

 

Lire l’article complet de Catherine Lalonde, dans Le Devoir, le 24 août 2019.

Photo : Robin Pineda Gould