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Audible à la salle Multi: une heure sur l’autre terre

Article de Josianne Desloges paru dans cyberpresse.ca le 16 avril 2011

The 605 Collective - Audible - photo Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

Dans «Audible», les danseurs se heurtent (une vraie partie de rugby prend forme) et se collent avec un enthousiasme éperdu, mais toujours contrôlé. Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

(Québec) À l’ère où tweeter, bloguer et facebooker permettent de se connecter à un monde parallèle où notre identité, notre quotidien, nos opinions, nos humeurs et nos comportements sociaux sont souvent dénaturés ou exacerbés, The 605 Collective danse brillamment les psychoses et les symbioses de cet autre monde.

Le danger, en abordant l’hyperconnectivité, était de tomber dans les clichés usés et de servir un spectacle étourdissant sur une bande sonore truffée de retours de son. Heureusement, Audible, que The 605 Collective propose une dernière fois ce soir à la salle Multi, plonge dans une tout autre direction. Le spectacle, fait de rapides mouvements furtifs, de connexions aériennes, de spasmes intenses et d’humour, est porté par un souffle et une énergie soutenus auxquels peu de jeunes compagnies peuvent prétendre.

Dès les premiers instants, on reconnaît dans les mouvements des cinq danseurs le rythme propre aux réseaux sociaux et au cyberespace; accélérations par à-coups, attentes, données qui se percutent. Lisa Gelley, Shay Kuebler, Josh Martin, Scott Augustine et Maiko Miyauchi excellent à fusionner les contrastes. Les arabesques vertigineuses s’enchaînent avec les mouvements de funky, et les frémissements presque imperceptibles côtoient de longues séries de mouvements rythmés.

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à propos d’AUDIBLE

Audible - The 605 Collective - photo Chris RandleUn style qui ne ressemble à aucun autre…

Être hyperconnecté deviendra la condition première de la citoyenneté.
– Jyri Engeström (cofondateur de Jaïku, un clone de Twitter, racheté par Google.)

À l’heure où Facebook et Twitter remplacent les contacts physiques, Audible interroge les corps dans cette hypercommunication ambiante. Comment rencontrer l’autre? Comment l’écouter? Comment être ensemble? Avec une stupéfiante lucidité, THE 605 COLLECTIVE explore et questionne l’évolution des relations que créent Internet et les réseaux qui en découlent. Et qui se multiplient à un rythme effarant…

Sur une musique électronique et dans un environnement sonore industriel, fusionnant danse de rue, jazz moderne, capoeira, et danse contemporaine, cinq interprètes exubérants sautent, plongent et se tamponnent dans une impressionnante mêlée, proche des sports extrêmes.

Avec une parfaite maîtrise, ils enchaînent les passages au sol, les plongeons vertigineux, les rafales de mouvements, les collisions abruptes et, par moments, un statisme déconcertant. Vagues successives qui emportent les danseurs toujours un peu plus loin, vers de nouveaux territoires physiques.

[…] La pièce est rafraîchissante, humoristique et tout à fait captivante.
(Plank Magazine (Vancouver)

605 Collective

Le 605 COLLECTIVE regroupe de jeunes artistes établis à Vancouver qui se consacrent à la création de pièces originales inspirées des danses urbaines et de la danse contemporaine. Issues de la personnalité et des qualités d’interprète de chacun, leurs créations poussent au maximum leur plein potentiel à travers une étroite collaboration et la recherche de possibilités nouvelles.
Les membres du groupe confrontent leurs idées tout en repoussant leurs limites personnelles, ce qui les propulse vers de nouvelles explorations du mouvement.
Artistes aux multiples talents, ils nourrissent une passion pour diverses disciplines. Il en résulte des spectacles de facture hautement athlétique aux accents acrobatiques. La liberté qui teinte la grande complicité des membres du collectif est une partie importante de sa vitalité.

En 2011, Audible est l’objet d’une tournée très attendue à travers l’est du Canada.

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Junkyard / Paradis, un spectacle qui brasse la cage!

Article de Claude Rouleau paru sur fureteurquebecois.com le 18 mars 2011

Junkyard / Paradis - Angie Cheng, Nicolas Patry, Jacques Poulin-Denis - photo Larry DufresneLa danse est un merveilleux exutoire pour exprimer sa frustration devant l’horreur du monde. Elle permet aussi de s’éclater, de montrer sa joie à l’ensemble des personnes qui nous entoure. L’équipe de « Mayday danse » réussit le pari de nous faire voyager dans l’univers singulier de la nature humaine au travers du spectacle qui s’intitule « Junkyard / Paradis ».

Un concept indéfinissable
Ce concept, que j’ai beaucoup de difficulté à définir, déclenche une prise de conscience. Elle pousse notre compréhension vers des rivages insoupçonnés. Au travers les divagations d’un maître de cérémonie aux propos disjonctés, accompagné d’une suite de chorégraphies que je qualifie de dérangeante, l’on se promène dans un espace qui peut ressembler à une décharge publique… Les interprètes vont jusqu’à se barbouiller de peinture au travers d’une danse lascive qui oscille entre la contrainte et le désir. On se donne aussi le droit de parodier certaines performances chantées à la limite du mauvais goût. L’apothéose, de cette sorte de happening, nous renvoie à une image d’extrême violence. Jacques Poulin Denis s’éclate totalement en s’aspergeant de pâte de tomate au travers d’une gestuelle qui nous rappelle la torture d’un supplicié baignant dans son sang! J’ai ressenti cette allégorie comme un réquisitoire dénonçant la violence physique sous toutes ces formes. Même si un pareil geste peut paraître superflu, il méritait d’être montré à la face des spectateurs présents.

Un exercice de réflexion différent
Je me suis senti fortement interpellé par ce que j’ai vu la veille. En plus d’avoir vu une performance artistique digne de mention, je me suis retrouvé à faire un acte de conscience face au concept de la beauté ainsi qu’une analyse personnelle de la bêtise humaine. Dans cette optique, je considère que cette expérience « coup de poing » donne tout son sens à la perception de nos sens.

Une ouverture d’esprit est de mise
Le spectacle « Junkyard /Paradis » dérange… Lors du déroulement de cette performance, j’ai remarqué que certaines personnes ont quitté la salle. L’ouverture d’esprit est de mise. Il faut accepter d’abandonner ses préjugés et de se laisser emporter dans un monde surréaliste. Un coup cette chose réglée, vous avez la chance de vous promener dans une sorte de jardin des délices digne de la vision de Jerôme Bosch!

À voir!

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Junkyard/Paradis: délirant purgatoire

Article de Josianne Desloges paru dans cyberpresse.ca le 18 mars 2011

Junkyard / Paradis - Le Soleil, Patrice Laroche

Cinq danseurs-acteurs, dont la chorégraphe, se démènent sur scène. Ce sont les corps tout entiers qui parlent, par mouvements saccadés, amples, contrastés et totalement assumés. Le Soleil, Patrice Laroche

(Québec) La troupe Mayday nous entraîne jusqu’à demain dans son fascinant purgatoire, un monde de démesure où la tendresse est un jeu, où la danse est un rituel funèbre et tribal et où les interprètes sont sans pudeur et sans tabous.

Le titre de Junkyard/Paradis est judicieusement choisi. Bienvenue au paradis des déchus, un lieu souillé badigeonné de chocolat, de tomates broyées et de beurre d’arachides, enveloppé de tulle, de pellicule plastique et de bandes jaunes où il est écrit «Danger».

La spectacle est un condensé incisif et festif d’une vision du monde mille fois exprimée – une désillusion cynique et teintée d’espoir devant l’absurdité humaine et la masse critique de problèmes sociaux et planétaires -, mais à laquelle la chorégraphe Mélanie Demers injecte une bonne dose de vitriol. J’ajouterais même de gaz hilarant.

Cinq danseurs-acteurs, dont la chorégraphe, se démènent sur scène. Ils nous balancent juste ce qu’il faut de mots pour mettre les choses en contexte et produire leur effet, puis ce sont les corps tout entiers qui parlent, par mouvements saccadés, amples, contrastés et totalement assumés. Rarement on a vu des danseurs si impliqués dans un spectacle et si avides d’aller au bout d’une idée.

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Mélanie Demers / Junkyard/Paradis – La vie est laide

Article de Catherine Genest paru dans voir.ca le 17 mars 2011

Mélanie Demers: "Si je crée, c'est pour me sentir moins seule, pour m'expliquer le monde. Je me sers de l'art comme d'une tribune."

La chorégraphe Mélanie Demers applique une couche de vernis sur son style dérangeant et vient noircir sa signature. Un troisième tour de force chargé d’une bonne dose de maturité.

Pourquoi les roses poussent-elles sur le fumier? Junkyard/Paradis pose la question sans y répondre à travers une chorégraphie profondément troublante. Une mise en mouvement de toute la laideur du monde, atténuée par d’infimes parcelles de lumière. Une cohabitation entre l’horreur et le bonheur. Entre le paradis et, surtout, le dépotoir (junkyard en anglais).

Mélanie Demers refuse une fois de plus de fermer les yeux devant la réalité. À défaut de verser uniquement dans les envolées lyriques, dans le divertissement aussi esthétique qu’insipide, cette production est fidèle à l’attraction que la chorégraphe entretient pour les recoins les plus effrayants de l’âme humaine. Si certains artistes créent des spectacles pour apaiser leur public, Mélanie Demers fait exactement le contraire: elle le confronte à lui-même, à ses propres travers.

« Au départ, je voulais qu’il y ait autant de paradis que de junkyard dans ce spectacle-là, mais je n’ai pas trouvé assez de belles choses. Comment peux-tu faire autrement en voyant tout ce qu’on nous présente au téléjournal? » questionne la femme de danse d’un timbre plus assuré que rassurant, traduisant le calme au terme d’une longue démarche créative plombée par l’horreur.

Même dans la forme, Junkyard/Paradis se veut une oeuvre complexe, en phase avec le monde qu’elle représente. Côté scéno, les désordres humains deviennent objets perdus, dérisoires, des accessoires accumulés, éparpillés au sol. Quant à la chorégraphie, elle promet une cohabitation entre combat et sensualité, composée de moments plus dansés, bien sûr, mais aussi ponctuée par des glissades horizontales où le déséquilibre est chargé de sens.

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Antitube et La Rotonde présentent : Danse.mov / Voir danser

Samedi 2 avril 2011
Musée de la civilisation – Auditorium 1
2 programmes offerts la même journée, 16 h et 20 h

Une occasion unique de voir la danse autrement.

Une programmation de films de danse de création visant à renforcer le dialogue entre les gens de la danse et ceux de l’image en mouvement. DANSE.MOV / VOIR DANSER entend élargir l’accès à la danse, tout en valorisant les relations riches et variées qui existent entre la scénographie des corps limitée à l’espace scénique et celle complexe, vouée à l’interdisciplinarité produite par l’art vidéo.

Dans ce programme, les chorégraphes-réalisateurs tirent profit des limites et contraintes des médiums en jeu; ils exploitent la nature fragmentaire du langage cinématographique pour libérer le mouvement d’un cadre et d’un espace-temps réels, uniques et continus.

Écho non seulement de la danse et du cinéma, mais également des arts visuels, de la performance, et de la création multimédia, DANSE.MOV / VOIR DANSER se situe à la jonction des disciplines, offrant un terreau propice au renouvellement des langages et des pratiques. Geneviève Allard, programmatrice.

Programme 1
Samedi 2 avril – 16 h

GABRIELLE / Stéphanie Weber-Biron (réalisation), Gabrielle Lamb (chorégraphie et interprétation) / Canada, 2009, 4 min.
NORTH HORIZON / Thomas Freundlich and Valtteri Raekallio (chorégraphie et co-réalisation) / Finlande, 2010, 14 min.
TAUPERLEN / Gido Leytens (réalisation), Kristel van Issum (chorégraphie) / Pays-Bas, 2009, 12 min.
BODY OF WAR / Isabel Rocamora (réalisation) / Angleterre, 2010, 21 min.
NORA / Alla Kovgan et David Hinton (co-réalisation), Nora Chipaumire (chorégraphie) / États-Unis, Angleterre, Mozambique, 2008, 35 min.

Programme 2
Samedi 2 avril – 20 h

PAPILLON D’AMOUR / Nicolas Provost (réalisation) / Belgique, 2003, 4 min.
HERE AFTER / Wim Vanderkeybus (réalisation et chorégraphie) / Belgique, 2007, 65 min.

Junk­yard/Paradis: grâce et désolation

Article de Josianne Desloges paru dans cyberpresse.ca le 15 mars 2011

(Québec) Déterminée à transmettre sa vision du monde et à traiter de problématiques sociales dans des spectacles qui flirtent avec la performance et le théâtre, Mélanie Demers a, en quelques années seulement, fait sa mar­que comme chorégraphe. Avec sa compagnie Mayday, elle a d’abord livré des spectacles qui chuchotent; elle présente cette fois une oeuvre plus extravertie, toute en contrastes. Place à Junk­yard/Paradis.

L’idée de départ est simple : «Comment faire pour vivre dans un monde très polarisé, avec des contrastes et des paradoxes très forts, un monde presque antinomique où, à tout moment, on peut passer de l’horreur au bonheur, de la grâce à la désolation?» demande la chorégraphe.

Le défi était d’arrimer sur scène ces deux mondes, sans livrer un spectacle trop dichotomique, où tout serait trop noir ou trop blanc. «Au début, j’avais envie de faire deux pièces distinctes. Mais pendant la création, on s’est aperçu que ces deux mondes étaient interdépendants et que la beauté émergeait de la laideur et la laideur de la beauté, explique Mélanie Demers. On a beaucoup travaillé sur le glissement, la perception, et le contraire… toutes sortes de configurations qui révèlent l’envers du miroir.»

Ce qui naît du chaos
Pour ce faire, ils seront cinq interprètes, aux proportions et aux allures toutes différentes, justement : Angie Cheng, Brianna Lombardo, Nicolas Patry, Jacques Poulin-Denis et Mélanie Demers elle-même, qui a toutefois tenu à laisser l’avant-scène aux autres danseurs, lesquels ont été responsables de créer leur propre partition chorégraphique.

«On a l’air un peu disparates, mais graduellement il y a une cohérence et une cohésion qui se créent dans le groupe, indique la chorégraphe. On voit une palette de personnages qui révèle une palette d’humanités.»

Aux corps variés se colle un vaste inventaire d’accessoires et de costumes, «une accumulation qui con­tribue à créer le chaos», souligne Mme Demers, qui a demandé aux interprètes d’emmener des objets dès les premières répétitions, pour constituer un petit costumier qui fait maintenant partie intégrante de Junkyard/Paradis.

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À propos de Junkyard / Paradis

Junkyard / Paradis - Angie Cheng, Nicolas Patry, Jacques Poulin-Denis - photo Larry Dufresne

Junkyard : n.m. (de l’angl. junk + yard / jardin de débris)
1. Décharge. Dépotoir. Dépôt d’ordures, de vidanges. 2. FAM. Endroit où l’on relègue des personnes jugées médiocres.

Paradis : n.m. (du lat. paradisus, du gr. paradeisos, jardin)
1. Lieu, séjour enchanteur. 2. Dans diverses religions, séjour des justes après la mort. 3. Galerie supérieure d’une salle de théâtre.

Entre envolées lyriques et descentes cauchemardesques, Junkyard/Paradis joue avec le visible et l’invisible, avec le présent et l’évanescent dans un monde où les forces s’opposent. On s’y interroge sur ce qui est précieux et prêt à jeter. Sur ce qui fait de nous des êtres humains ou de vulgaires pions, sur notre capacité à lire le monde, le comprendre et y déceler un peu de beauté dans la décharge quotidienne de nos vies.

***
MAYDAY : Appel de détresse principalement lancé par les bateaux et les avions. Terme utilisé depuis le début du 20ème siècle, probablement emprunté du français «Venez m’aider». Comme un cri d’appel ou un cri d’espoir, MAYDAY est le dernier des SOS. Afin de supporter aspirations et inspirations, la compagnie MAYDAY est fondée par la danseuse et chorégraphe Mélanie Demers pour appeler au secours et continuer d’espérer même quand la fin est proche.

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