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Junkyard / Paradis – Réflexion, anticipation, accomplissement++

Junkyard / Paradis - Jacques Poulin-Denis - phoht: Larry DufresneMai 2010
DE L’OMBRE… Au moment d’écrire ces lignes, quelques jours nous séparent de la première de Junkyard/Paradis. Tout est encore en suspens. Tout est encore possible. Est-ce l’espoir de voir jaillir un petit peu de beauté ou plutôt la crainte du ratage complet qui guette en cet après-midi pluvieux? Je bois du thé, je regarde dehors, j’écoute une petite musique triste. Je doute de tout. […] Constat des débris qui pendent, des pans de vies qui nous hantent, des actes manqués qui nous définissent […]

On dit qu’on va au spectacle pour se sentir moins seul; pour reconnaître, dans la catharsis, que nous ne sommes pas seuls à aimer, à rire et à souffrir; pour voir nos maladresses et nos faiblesses ainsi que pour transcender la douleur et avoir accès à un petit peu de bonheur. 

Y aura-t-il quelqu’un, quelque part qui se reconnaîtra dans le labyrinthe emprunté par Junkyard/Paradis? À quelques semaines de la première, la question reste entière…

Mélanie Demers


Septembre 2010
On dit qu’une pièce est créée seulement au moment où elle est vue pour la première fois devant un public.
[…] Lorsque le rideau tombe à l’issue de la première représentation, la pièce existe. Elle a sa vie propre. Elle se meut dans l’imaginaire des spectateurs et évolue dans la tête du créateur ainsi que dans le corps des danseurs. Elle persiste et fraie son chemin comme une eau insistante qui trouve toujours une façon de s’infiltrer dans les plus petites fissures. Dorénavant, on ne peut plus mettre cette œuvre au tiroir. Elle rue dans les brancards. Elle terrorise tel un monstre invisible.
M.D.

Spectacle Junkyard - 2011Janvier 2011 (Présentation de Junkyard / Paradis à l’Agora de la danse de Montréal.)
DANS L’ARÈNE
À une époque où tout est spectacle, mais pas nécessairement spectaculaire, à l’heure où il est devenu si facile de se dévoiler sur toutes les plateformes et de façon constante et immédiate, le concept du spectacle est-il encore un rituel pertinent ?
Depuis la tragédie grecque jusqu’aux concerts punks, dans son sens le plus noble et celui le plus trash, j’aime à penser qu’on va encore au théâtre pour atteindre la catharsis. En acceptant de « croire » aux bonheurs et aux malheurs des protagonistes, en suspendant notre jugement pour s’identifier complètement aux personnages, en se transposant dans le corps de l’autre, en tentant de répondre aux dilemmes ou de se soustraire à la fatalité des situations, nous acceptons de jouer le jeu. Ressentir du plaisir à éprouver de la douleur.
Retrouvons-nous, vous dans les gradins, nous dans l’arène… Pour une petite goutte de grâce et un soupçon de désolation !
– Mélanie Demers

27 janvier 2011

C’est politique, bizarrement beau, touchant et irritant, sensuel et rocailleux. L’œil glisse sur un espace construit fort intelligemment, qui multiplie relations discrètes et détails, accumule les niveaux de lecture. Les accessoires, sont utilisés avec inventivité, deviennent nécessaires. Demers dresse l’espace et la courbe émotive avec patience. On ne voit pas souvent des interprètes si plongés dans le jeu, si rapides à virer entre risques et confiance.[…]

Une signature dans la gestuelle et dans la structure de l’espace physique et émotif. Une parole, politique et poétique, urgente et nécessaire. Une hyperconscience de ce qu’est la représentation, de ses magies et de sa portée circonscrite. Autant de traits d’intelligence qui permettent de dire que Junkyard/Paradis est un foutu beau désordre. Et que Mélanie Demers est en train de devenir une grande chorégraphe. Chapeau.
– Catherine Lalonde, Le Devoir

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Junkyard/ Paradis – Le beau est toujours bizarre

Article de Laurence Cardin, paru dans pieuvre.ca, le 31 janvier 2011

Spectacle Junkyard - 2011La compagnie Mayday (Mélanie Demers) a présenté le fruit de sa plus récente création la semaine dernière à l’Agora de la danse. Junkyard / Paradis termine la trilogie entamée en 2006 avec LES ANGLES MORTS, suivi de SAUVER SA PEAU (2008). Cette dernière création confirme le style de la chorégraphe engagée, celui d’un appel à la réflexion à travers des œuvres poignantes, politiques et recherchées.

La salle était comble lors de la première mercredi dernier, un phénomène qui semblerait-il se serait répété lors de la série de représentations de la pièce. Un phénomène qui s’explique probablement par la solide notoriété que la jeune chorégraphe Mélanie Demers a su se bâtir au fil des ans. Le public montréalais anticipait déjà son retour sur scène et l’accomplissement de sa trilogie. Plusieurs se souviendront d’elle lors de son passage remarqué dans la compagnie O Vertigo, mais également pour son travail en tant que chorégraphe, Demers a signé plus d’une quinzaine d’œuvres depuis son grand saut en création.

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Junkyard / Paradis – QUELQUES MOTS SUR CEUX QUE J’AIME…

Voici un article paru dans le blog de Catherine Viau, Le danseur ne pèse pas lourd dans la balance, le 31 janvier 2011.

Brianna, Angie, Jacques et Nicolas

QUELQUES MOTS SUR CEUX QUE J’AIME…

Junkyard / Paradis - Angie Cheng et Nicolas PatryNicolas Patry est un être inquiet. On sent parfois sa réticence à prendre le plancher. Pourtant, son corps lui oblige une magnifique prestance avec laquelle il doit composer. Il est en constante bataille avec lui-même. Ça fait de lui un danseur aux aguets! Persuadé qu’il est, que le vrai combat est à l’intérieur.

J’aime le voir se déployer de tout son long. Quand il se cabre, c’est un saule qui pleure. D’ailleurs, il y a toujours une petite tristesse dans l’œil qui persiste. Suis-je la seule à la déceler ? C’est dans cette faille que souvent je m’immisce. J’y puise quelque chose qui ressemble à une colère, un manque, une brisure ou une perte. Ça se révèle parfois dans le mouvement, souvent dans le silence. Ces choses-là ne se matent pas. Elles existent et se magnifient sous les lumières de la scène. C’est ça qui est merveilleux avec la danse de Nicolas.


Angie Cheng
est une artiste fascinante. Secrète. Discrète. Silencieuse. Mystérieuse. D’une intelligence redoutable, étrange, singulière qui ne cherche pas l’approbation. Elle se donne comme une offrande le dimanche. Quand son rire éclate, il est prompt, surprenant, aiguisé, sans détour… Comme une gifle au cinéma !

Sa présence impose tranquillement. Sa tranquillité s’impose densément. Il n’y a pas de flafla, pas de froufrou. Elle est. Un point c’est tout.

Quand son corps s’emporte, c’est l’air autour d’elle qui s’incline, se courbe et fléchit. Certaines personnes commandent ce respect-là. Angie est une d’entre elles.

Junkyard / Paradis - Brianna Lombardo et Jacques Poulin-DenisBrianna Lombardo est une force de la nature. Beauté sans équivoque. Femme sans peurs. Courage au cœur. Regard bienveillant, perçant, perforant. Voix de tragédienne. Répartie du stand-up comic. Centre enraciné. Élan ailé. Elle aborde chaque répétition comme un soir de gala. Comme si tout pouvait arriver.

Il y a un mélange de sacré et de païen dans son geste. Comme si chaque mouvement avait l’éclat d’un gallon de peinture rouge qu’on aurait lancé sur un mur blanc.

Sa danse est déchirante. Mortelle, dans le bon sens du terme.

Son humilité l’honore. Elle ne sait pas combien elle impressionne. Ce qui lui donne encore plus de valeur, celle de la modestie. L’étoffe des grands !

Jacques Poulin-Denis est un indocile. Un vrai rebelle qui refuse les conventions. Avec lui, tout s’invente et se réinvente, toujours et tout le temps. Tout se bouscule. Les idées, les images, les concepts, les symboles… Chez lui, tout est en constante évolution ! Ça peine à rester en place. Ce n’est pas un danseur ordinaire. Son esprit s’époumone autant que son corps.

S’il n’est pas un homme de compromis, il a plutôt l’intelligence de l’alternative. Toujours un autre chemin à emprunter. Toujours une autre voie à essayer. Je sais que c’est un complice car je n’ai jamais peur de me perdre quand je suis en sa compagnie.

Il est drôle. Touchant. Grave. Et tragique parfois. Quand il danse, on ne peut que s’incliner devant la beauté de son geste et l’intelligence de son corps.

Mélanie Demers

Critique Junkyard/Paradis – Danse – Ô le beau désordre!

Article de Catherine Lalonde paru dans Le Devoir.com le 27 janvier 2011

« Il était une fois le spectacle » annonce Jacques Poulin-Denis au micro, en ouverture de Junkyard / Paradis. Déjà, le désordre brouille ses mots, comme il envahira par vagues le plus récent quintette chorégraphique de Mélanie Demers. Déjà, sur des chariots d’éclairages, les fleurs artificielles, bâches de plastique, jupes à froufrous, colliers hawaïens et conserves de tomates prédisent la pagaille. Ô le beau désordre!

« Welcome to paradise! » clame le maître de cérémonie. Junkyard / Paradis convie à une fiesta désespérée sur l’état du monde. La pièce est une série de performances: la Reine Trash, le salissement de la danseuse ou les tomates meurtrières sont très visuelles. S’y glissent des moments plus dansés, lancés devrait-on, tout en glissades horizontales et déséquilibres irrésistibles. Les étreintes se transforment en combat à bras-le-corps. D’un grincement, une situation chavire de la douceur à la violence, de l’ironie décapante au malaise. Les rapports sont violents: soumission et domination, mais c’est surtout de territoire dont Junkyard parle finalement. Les corps sont envahis, la conquête accordée ou chèrement arrachée. L’intimité est ravagée par la conscience du monde. C’est politique, bizarrement beau, touchant et irritant, sensuel et rocailleux. L’oeil glisse sur un espace construit fort intelligemment, qui multiplie relations discrètes et détails, accumule les niveaux de lecture. Les accessoires sont utilisés avec inventivité, deviennent nécessaires. Demers dresse l’espace et la courbe émotive avec patience. On ne voit pas souvent des interprètes si plongés dans le jeu, si rapides à virer entre risques et confiance. Mentionnons Brianna Lombardo, splendide à la première hier.

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Danse – Mondes fourmillants et mondes écroulés / Annie Gagnon se penche sur le monde grouillant, à six pattes et à deux antennes, des insectes

Article de Catherine Lalonde paru dans ledevoir.com le 19 février 2011

Cocoon - Annie Gagnon - photo : Jean-François Duke

Les danseuses d'Annie Gagnon se retrouvent rarement sur deux pieds.

Pas étonnant que sa première chorégraphie soit titrée COCOON : Annie Gagnon tient un peu de la bibitte. Elle a commencé sa formation en danse à 27 ans, un âge où les interprètes pensent à raccrocher plutôt qu’à débuter. La voilà qui se penche, comme chorégraphe, sur le monde grouillant, à six pattes et à deux antennes, des insectes.

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Ça me dit de prendre le temps: Cocoon – Les larmes d’Anna K.

Critique Cocoon - Les larmes d'Anna K.
Critique de Matthieu Dugal, diffusé dans l’émission Ça me dit de prendre le temps, le samedi 19 février 2011.

La saison 2011 de La Rotonde se poursuit le 19, 23, 24, 25 et 26 février avec un doublé éclaté dans lequel on compte un fil conducteur: la jeune danseuse et chorégraphe Annie Gagnon. Dans sa première production, COCOON, elle s’intéresse à un univers peu représenté dans le monde de l’art, celui des insectes.

Une production dérangeante, fascinante, où les grattements et les corps désarticulés nous font entrer dans un monde méconnu. En plus de cette création, Annie Gagnon danse dans LES LARMES D’ANNA K., une production d’une chorégraphe reconnue, Louise Bédard, et qui met en scène un couple plus ou moins fonctionnel. Matthieu Dugal les a recontrées.

Des insectes et des hommes à la Rotonde

Article de Véronique Demers paru dans lequebecexpress.com le 17 février 2011

Annie Gagnon - photo : Zepiks

La chorégraphe de Québec Annie Gagnon signe sa première oeuvre avec Cocoon. (Photo courtoisie)

Pour clore le mois de février, La Rotonde propose un programme double des chorégraphes Annie Gagnon (Québec) et Louise Bédard (Montréal). Tandis que la première aborde le monde fragile et éphémère des insectes dans COCOON, la seconde explore dans LES LARMES D’ANNA K. un univers poétique et un brin ludique la relation entre un homme et une femme et toute la place que prend le langage corporel. La chorégraphe de Québec (photo), signant sa première œuvre professionnelle avec COCOON, a commandé LES LARMES D’ANNA K. à Louise Bédard, forte de plus de 30 ans d’expérience. Annie Gagnon danse d’ailleurs dans ce duo. Les représentations ont lieu du 17 au 26 février au Grand Studio de la Rotonde, située au 336, rue du Roi. Billetterie: 418 643-8131 ou www.billetech.com. Information: www.larotonde.qc.ca

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