Le sacre du printemps et Suites

En 1989, Andréas Schmid et Nathalie Pernette se lancent dans la chorégraphie. Immédiatement, le public adhère à leur énergie rock et s’empare de leurs silhouettes de bande dessinée à la gestuelle dynamique et minutieuse. Chaque pièce – surtout les duos – s’appuie sur leur osmose dans le mouvement et sur leur étonnante ressemblance. Presque jumeaux, les Schmid Pernette s’amusent à bousculer l’image convenue du couple amoureux.

En 1999, à la catastrophe intime que fût leur séparation quelques années plus tôt, les artistes passionnées opposent un défi chorégraphique : ils plongent ensemble dans l’univers de Nijinsky, premier chorégraphe, en 1913, du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky.  Retrouvailles artistiques, explosion de création : ils se lancent dans l’écriture d’un scénario beaucoup plus intime que celui du livret et de l’histoire originale…

Un rond de grains de blé, un cordage monté en balançoire, un piano à queue ; deux danseurs aux corps affûtés, aux gestes énergiques ; la musique de Stravinsky, tour à tour sauvage et langoureuse, dans une version réduite pour un piano et quatre mains : voilà l’environnement de leur Sacre du printemps, où se déploie l’historie d’un couple ballotté entre attraits et déchirements, colère et tendresse.

Plus aiguë, plus dramatique, pénétrant plus à fond le monde de Nijinsky, Suites, quant à elle, s’inspire de la folie latente du fabuleux danseur. L’œuvre développe davantage l’échange avec les pianistes. Les compositions musicales, climatiques, révèlent la matière sonore, la couleur du son.

Nathalie Pernette nous apporte ici un spectacle rythmé, envoûtant, où l’humour n’interdit jamais le sensible. Un hommage discret et tendre à la modernité de Nijinsky.