La Rotonde
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Tragédie
Tragédie
Tragédie

Tragédie

Saison 2013-2014
27 avril 2014, 19h30
90 minutes
18 artistes sur scène

Faire l’expérience d’une humanité aveuglante, éblouissante… assourdissante. Ne plus distinguer les corps pour qu’affleurent de ces masses en mouvement, des élans archaïques. Avec Tragédie, Olivier Dubois nous propulse dans une « sensation du monde » plus que dans une pièce chorégraphique. Le simple fait d’être homme ne fait pas Humanité, voilà la tragédie de notre existence. Car ce n’est que d’entre les corps, d’entre les pressions telluriques nées du pas de chacun et de par nos engagements conscients et volontaires que surgira cette humanité.

Surexposés dans leur nudité, pour mieux incarner cette évidente variation anatomique, neuf femmes et neuf hommes proposent un état de corps originel, une sollicitation de leur genre humain débarrassé des troubles historiques, sociologiques, psychologiques… et laissent transcender in fine un chœur tel un chant/corps glorieux.

Marcher, être redressés, faire face, tout d’abord par des allers et retours incessants – péripéties d’un mouvement – puis par un martèlement du sol, et ainsi refaire du pas le geste fondamental de leur volonté.

Tout comme avec Révolution, Olivier Dubois signe là une pièce manifeste, obsessionnelle, voire hypnotique, où dans un mouvement de sac et de ressac, ces femmes et ces hommes se fondent, disparaissent; le frottement de leurs engagements crée le fracas. Une faille s’ouvre et laisse entrevoir, dans ce tumulte tellurique, la précieuse transcendance d’une communauté humaine.

« Par le chant et la danse, l’homme manifeste son appartenance à une communauté supérieure : il a désappris de marcher et de parler et, dansant, il est sur le point de s’envoler dans les airs. Ses gestes disent son ensorcellement.» La naissance de la tragédie, Nietzsche

« Le chorégraphe raconte dans une fulgurante Tragédie comment l’humanité vient aux hommes. » Libération, Paris, France

« Un uppercut esthétique et émotionnel. » Le Monde, Paris, France

En coprésentation avec
Credits
Artistic team
In the media

Création et chorégraphie: Olivier Dubois
Assistant à la création: Cyril Accorsi
Musique: François Caffenne
Création lumière: Patrick Riou
Scénographie: Olivier Dubois
Régie générale: François Michaudel
Régie lumière: Emmanuel Gary
Directrice de compagnie: Béatrice Horn
 Agent tournée nord- américaine: A propic, Line Rousseau
Interprètes: Marie-Laure Caradec, Marianne Descamps, Virginie Garcia, Karine Girard, Carole Gomes-Busnel, Inés Hernández, Isabelle Kürzi, Loren Palmer, Sandra Savin, Benjamin Bertrand, Arnaud Boursain, Jorge Moré Calderon, Sylvain Decloitre, Sébastien Ledig, Filipe Lourenço, Thierry Micouin, Rafael Pardillo, Sébastien Perrault
Production: COD
Coproduction: Festival d’Avignon, L’Apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, La Rose des vents Scène nationale Lille Métropole à Villeneuve d’Ascq, Le CENTQUATRE, Le Théâtre – Scène nationale de Mâcon, le Monaco Dance Forum / les Ballets de Monte Carlo, Malandain Ballet / Biarritz – Centre chorégraphique national d’Aquitaine et de Pyrénées Atlantiques.

Olivier Dubois

Olivier
Dubois

Choreography
Scénographie

Patrick
Riou

Lumières

Tragédie exploite le phénomène de la Catharsis par l’apothéose des corps jusqu’à la jouissance des corps libérés. Les dix-huit danseurs nus comme des vers fourmillent au pas cadencé. Ils avancent et reculent, marchent et reviennent. Ils sont conditionnés à un pas minuté et calculés comme si Dubois voulait démontrer au public que la condition humaine n’était seulement qu’une simple question de temps et de calcul. Il faut aussi savoir que Dubois poursuit Tragédie dans un volet d’une trilogie portant sur la révolution.

— Alicia Beauchemin, Chyz

La chair pulse au rythme d’un rave contemporain où chacun danse pour soi. Les contacts sont rares dans ce ballet de chassés-croisés de plus en plus organiques. Même au paroxysme du segment plus pornographique du spectacle, chaque corps ne semble se contracter et vibrer que pour libérer sa propre énergie, obéissant aux fluctuations du groupe. Les moments plus arides suivent inévitablement des remontées fulgurantes. Le spectateur est tour à tour engourdi, galvanisé, assourdi, apaisé, déstabilisé.

— Josianne Desloges, Le Soleil

« Le pas, c’est la bascule de l’inné à l’acquis, de l’instinct à la raison, c’est le corps redressé, c’est la connaissance, la décision prise », explique l’artiste rencontré à Montréal à l’automne. Pour construire sa pièce, Olivier Dubois s’est penché sur l’évolution du choeur dans la tragédie grecque. « Ça va du parados, de la marche à travers des épisodes de péripéties, jusqu’à la catharsis et l’exode qui est la course. » Il fait aussi clin d’œil à la tragédie française en optant pour 12 pas, le rythme de l’alexandrin.

— Frédérique Doyon, Le Devoir

« Il s’agit, poursuit Olivier Dubois, de toucher à l’universel par l’entremise de l’intimité et l’aspect énigmatique du corps humain, et d’atteindre par là la métaphysique, la mystique. Je cherche à travers le corps une pensée sur le monde, une histoire de l’humanité: je pense que la nudité permet cela de manière très puissante. Quand vous regardez un corps nu, vous regardez en fait toujours votre propre corps, vous vous décortiquez vous-mêmes et vous comprenez ce qui constitue l’humanité. »

— Philippe Couture, Voir