
Fabien Piché et Eve Rousseau-Cyr en résidence offerte par La Rotonde
Fabien Piché et Eve Rousseau-Cyr
En résidence technique offerte par La Rotonde
du 16 au 25 juin 2025
à la Maison pour la danse
Du 19 au 25 juin 2025, les artistes de Québec, Fabien Piché et Ève Rousseau-Cyr, profitent d’une résidence technique dans le studio Desjardins de la Maison pour la danse, grâce au soutien de La Rotonde. Le duo travaille sur son dernier projet Force [titre provisoire], un laboratoire métaphorique sur le culte de la force.
À propos de la résidence
Force [titre provisoire] est un processus de recherche métaphorique qui explore l’impact de la convergence des idées et des actes autour de la force. Inspiré par le déclin des performances physiques liées à l’âge et le culte croissant de la musculature, le projet s’inscrit dans un contexte de polarisation idéologique et de mise au défi du consensus social.
Cette période de résidence permettra au duo de tester des dispositifs scéniques pouvant répondre à la prémisse de l’équipe de création : quels sont les effets potentiels de la convergence de forces sur nos corps et notre idéologie?
Crédits
Équipe de création
Création et interprétation : Eve Rousseau-Cyr et Fabien Piché
Consultant·es à la préparation physique : Alexis Laventure (kinésiologue), Anne-Pier Dion (physiothérapeute), Jeanne Hericher (nutritionniste)
Équipe de conception
Emile Beauchemin, Cyane Tremblay, Jean-Michel Letendre-Veilleux, Julie Lévesque et Marie McNicoll (La Remise culturelle)
Livres d’inspiration : La fabrique du muscle, de Guillaume Vallet; Micropolitiques, de Suely Rolnik et Félix Guattari
Remerciements : Luc Vallée, Patrick Paquet, Olivier Arteau, les équipes de La Rotonde et de la Maison pour la danse
Artistes

Fabien
Piché

Eve
Rousseau-Cyr
Mise en contexte du projet
Écrit par le chorégraphe-interprète Fabien Piché
Force [titre provisoire] est un processus de recherche métaphorique dans lequel Eve et moi sommes nos propres cobayes afin d’explorer l’impact de la convergence des idées et des actes autour de la question de la force. Nous discutons de ce projet depuis plusieurs années déjà, et cette résidence technique offerte par La Rotonde est tombée à point nommé afin de valider et tester quelques axes fondamentaux liés aux langages scéniques.
Nous partons de la prémisse que ce que nos corps font au quotidien influence notre manière de penser et d’interagir en société. C’est pourquoi il devient intéressant de se soumettre à une méthodologie spécifique pour développer de la force musculaire, et ensuite constater comment cela modèle, ou non, notre imaginaire, notre créativité et notre rapport à l’autre. Nous nous attardons d’abord aux différentes idées liées à la force tout en gardant à l’idée d’ouvrir les sens le plus possible, afin de capter une multitude de points de vues et (tenter) d’éclairer nos angles morts sur la question.
Sur une note plus personnelle, ce projet questionne deux observations: celle de sentir mon corps perdre de la force avec l’âge et le fait que le culte croissant de la musculature occupe de plus en plus de place comme marqueur de performance – en témoignent la banalisation de la prise de substances comme les stéroïdes chez les jeunes hommes. Cela se combine à la circulation d’idéologies polarisantes ainsi que la quasi-disparition de consensus dans la sphère sociale (pensons à la montée en flèche des mouvements masculinistes, aux idéologies militaristes et d’extrême droite, ainsi qu’aux chocs idéologiques qui s’opèrent sur les médias sociaux).
Je suis habité par une iconographie de corps esthétiquement idéalisés, hyper performants, capitalisables et hypersexualisés. Il est commun d’amalgamer l’idée d’un corps jeune, athlétique et de surcroît musclé à celui d’un corps valide et en santé. C’est pourquoi il apparaît capital de s’y intéresser par le medium de l’art vivant.
Ce projet arrive à point nommé dans nos parcours respectifs, qui sont unis par une quête insatiable de malléabilité et un intérêt pour la rencontre sensible et performative. Nous envisageons que Force [titre provisoire] prenne la forme d’un processus de transformation qui s’opère devant public.