La Rotonde
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À propos de «Heart as Arena»

À propos de «Heart as Arena»

22 avril 2013

Considérez l’énergie dans un contexte romantique. Voyez-la du point de vue d’un amoureux ou d’une amoureuse, lorsque l’étincelle se produit et vous transporte. (Think of energy as romantic. Think of it as a lover, or the idea of a lover, as the spark that makes matter) – Natalie Angier

Notes de la chorégraphe

La transmission sans fil de données nous place dorénavant au centre d’un paradoxe entre distance et intimité. Dans Out of the Dark : Notes on the Nobodies of Radio Art (1992), Gregory Whitehead écrivait que la radio impliquait la mise en scène d’un jeu plutôt complexe de positions entre des corps inconnus les uns des autres, propulsés les uns contre les autres. Dans Heart as Arena, ce jeu de positions sous-tend que des corps dansent sur la scène, que des radios y jouent et transmettent des ondes, qu’il y a d’autres corps présents dans la salle et que les signaux voyagent à l’intérieur de l’espace scénographique et de l’assistance au moyen de stations branchées sur place et à distance et de systèmes sans fil qui rejoignent aussi les téléphones intelligents. En utilisant un système radio à plusieurs entrées, celui-ci devient le cadre naissant de nombreuses relations, de près ou de loin, au centre desquelles les gestes concrets fusionnent avec d’invisibles interactions électromagnétiques. On peut le voir tel un circuit que l’on a construit, avec lequel on joue, et qui joue à l’intérieur de lui-même.

Nous nous retrouvons quotidiennement submergés par un tourbillon de signaux. Dans Heart as Arena, nous nous intéressons à la résonance des corps qui voyage dans le noir complet à la recherche d’unions insaisissables, s’accordant à des chansons qui expriment un désir pour l’amour et le réconfort, qui sont les rêves parmi les plus convoités de tous. Les corps servent d’antennes ; les récepteurs deviennent transmetteurs. Puis, nous nous rendons compte d’une chose : l’air n’est pas vide. Le réseau interactif créé par les ondes existe malgré sa précarité et sa vulnérabilité à l’interférence. Il regorge d’activité qui, même si elle est de nature temporaire, conserve un caractère humain. – Dana Gingras

Ont d’abord eu lieu, à La Rotonde, il y a quelques années, les trois mémorables visites de Holy Body Tattoo. Puis, une première rencontre avec Animals of Distinction, la propre compagnie de Dana Gingras. Elle nous offrait alors Smash up!, une collision de danse, d’animation par ordinateur et de musique, qui a laissé le public électrisé.

Depuis sa création à l’occasion du festival TransAmériques en 2008, la pièce a été présentée sous diverses formes, d’un bout à l’autre du Canada et des États-Unis, et elle a fait escale en Europe. Revoici Dana Gingras avec Heart As Arena, qui traite du besoin fondamental qu’ont les êtres humains d’établir des contacts, d’entrer en relation les uns avec les autres malgré le temps et la distance qui font souvent obstacle.

L’opéra Norma de Bellini, chef-d’œuvre sur le désir, l’amour et la perte, agit en tant qu’objet émotionnel déclencheur dans la pièce, émergeant des haut-parleurs puis disparaissant à plusieurs reprises au gré de la pièce.

Animals of distinction
Créée en 2006 par la chorégraphe Dana Gingras, cofondatrice du renommé Holy Body Tattoo, la compagnie Animals of Distinction se démarque en intégrant le multimédia à la danse dans ses spectacles et se veut un moyen d’expression et d’exploration du travail en solo de Dana Gingras.

En tant qu’artiste de la danse, Dana Gingras travaille à élever les possibilités du travail physique du danseur à un degré extrême. Pour elle, la danse nécessite de prendre des risques et de les assumer.

La compagnie Animals of Distinction se situe au premier plan de la pratique contemporaine de la danse, où des principes sociaux liés à la kinesthésie rencontrent ce que l’on appellerait la « pensée physique » et où cela est transposé à l’intérieur des chorégraphies. Les œuvres innovatrices de la compagnie naissent de collaborations fructueuses entre différents médiums, façonnées par les nouvelles technologies et par des changements culturels.

En 2012, Animals of Distinction et le 605 Collective de Vancouver coproduisaient et présentaient la première de New Animal, une œuvre de longue durée, chorégraphiée par Dana Gingras et interprétée par le collectif de 5 danseurs.

La Rotonde présente Heart as Arena les 25, 26 et 27 avril à la salle Multi de Méduse.

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