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Chroniques du regard 2020-2021 | Courts métrages par Les prés E. Burriel

Chroniques du regard 2020-2021 | Courts métrages par Les prés

Arielle Warnke St-Pierre, par Emmanuel Burriel

 

Le programme de courts métrages, c’est pour vous si vous avez la curiosité d’entrer dans un travail de recherche fondamentale en art vivant.

Le programme de courts métrages, c’est pour vous si vous voulez observer comment de jeunes artistes habitent différents milieux, naturels ou scénographiés.

Le programme de courts métrages, c’est pour vous si vous avez de l’intérêt pour la façon dont se tissent les relations, les liens et les réseaux tout en intégrant le concret et le virtuel.

 

David B. Ricard et Fabien Piché, par Emmanuel Burriel

Le programme de courts métrages

La présentation, diffusée du 23 au 29 mars 2021, consiste en quatre courts métrages de différentes durées totalisant environ une heure de projection. Les œuvres ont été créées par des artistes de Québec regroupés dans différents collectifs. Les titres incluent Intimarium, un vivarium de l’intime par Les hiérarchies horizontales, Dimanche dans le champ par Arielle et Sonia, Le chemin de la truite d’Arielle Warnke St-Pierre et Jeux flous de Fabien Piché.

Les deux premières vidéos témoignent de recherches fondamentales et d’expérimentations faites en groupe. Dans celles-ci, on retrouve des danseurs et danseuses en recherche d’authenticité effectuant des actions parfois quotidiennes et “ordinaires” mais dans des environnements inhabituels.

Ces deux projets ont été itinérants et se sont déroulés en plusieurs étapes. Dans les deux cas, les processus étaient ouverts au public et, parfois, les quelques personnes présentes pouvaient influencer le processus ou collaborer au travail. Les collaborateurs et collaboratrices impliqués dans les projets (musiciens, artistes visuels ou manipulateurs de caméra) participent autant à la danse que les interprètes et un volet important de ces projets consiste en la prise d’images photos et vidéo qui devenaient aussi, quelquefois, partie intégrante du projet.

Les deux dernières vidéos présentent une seule personne dans une quête personnelle : Arielle dans la nature d’un sous-bois et d’une rivière, Fabien dans un univers numérique décalé et éclaté.

 

Les Prés

Sous la désignation Les Prés se retrouvent cinq cellules artistiques réunissant plusieurs intervenants et tintervenantes du milieu artistique de Québec, principalement du monde de la danse contemporaine. La réflexion et la mise en œuvre d’actes artistiques en est la raison d’être. Les rencontres et les mises en commun de plusieurs jeunes artistes y favorisent les espaces d’échange et de discussion, permettant ainsi l’avancement et le fleurissement des démarches des artistes impliqués. Les prés regroupe et chapeaute les activités des collectifs Arielle et Sonia et Les Hiérarchies horizontales, ainsi que des projets personnels de Fabien Piché (BasHaut), d’Eve Rousseau-Cyr (Nous sommes tristes) et d’Arielle Warnke St-Pierre (Les rivières).

Selon les responsables du regroupement : « par la mise en commun de leurs sensibilités et de leurs réflexions, Les Prés amènent une multiplication des perspectives afin de nourrir leur fascination pour le potentiel transformateur de l’expérience de l’art sur l’être humain. »

Roger Cournoyer, par Emmanuel Burriel

Les collaborateurs et collaboratrices

Avec Les hiérarchies horizontales dans Intimarium, un vivarium de l’intime, nous retrouvons à la création et à l’interprétation : Arielle Warnke St-Pierre, Fabien Piché, Eve Rousseau-Cyr et Benoît Lachambre.La réalisation, la caméra et le montage vidéo sont d’Alexandre Berthier. À la musique : Jean-Michel Letendre Veilleux; à la scénographie : Sarah Thibault; à la mise en scène : Jocelyn Pelletier.

Dans Dimanche dans le champ, une création de Sonia Montminy, Eve Rousseau-Cyr et Arielle Warnke St-Pierre, nous retrouvons les dix interprètes-collaborateurs suivants : Angélique Amyot, David B. Ricard, Geneviève Duong, Etienne Lambert, Sonia Montminy, Fabien Piché, Arielle Warnke St-Pierre, Audrée Foucher, Léa Ratycz-Légaré et le musicien Roger Cournoyer. Le travail de réalisation, la caméra et le montage ont été faits par David B. Ricard. La scénographie et les costumes sont de Julie Lévesque. Edwige Morin, auteure, comédienne et metteuse en scène, était à la direction de production.

Pour Le chemin de la truite, Arielle Warnke St-Pierre (création et interprétation) et Franie Éléonore Bernier (création, réalisation, caméra, montage) se sont entourées de Jean-Michel Letendre Veilleux à la musique.

Pour Jeux flous, l’idéation est de Fabien Piché et Laura Bergeron (réalisation et montage) et la musique est de Jean-Michel Letendre Veilleux et Simon Provencher.

Geneviève Duong, par Emmanuel Burriel

Les démarches artistiques

Ce qui sous-tend les travaux et recherches pratiques des artistes impliqués dans les différents projets présentés ici est une curiosité et un intérêt profond pour les phénomènes humains. Phénomènes entourant les façons d’être et de communiquer avec soi, avec les autres et avec l’environnement. Puisque nous sommes à une époque où la révolution passe par l’ère numérique, ces nouvelles questions anthropologiques se doivent d’inclure l’apport de ces données dans la création et dans la diffusion d’œuvres artistiques.

Les questions artistiques intemporelles (qui suis-je? comment toucher l’autre?) tout comme les questions nouvelles (comment profiter des apports technologiques?) s’immiscent dans les travaux et s’inter-influencent. L’artiste actuel ne peut plus ignorer l’apport des nouvelles technologies et ne doit pas négliger les nouvelles possibilités de diffusion offertes par Internet et le monde virtuel.

Pour les expériences incluant un plus grand nombre de participants, nous assistons virtuellement à la création d’un groupe vivant une communauté d’expérience. Que ce soit dans un environnement déjà mis en place (salle d’exposition du Musée pour Arielle et Sonia) ou dans un environnement à (re)créer sur place selon le lieu (surtout pour Les hiérarchies horizontales dans leurs différents sites).

Chaque lieu sera modulé par la présence des objets et accessoires qui s’accumulent dans une mise en scène évolutive. Les expériences vécues par les participants transformeront ces lieux en des espaces expérientiels. Les différentes itérations des rencontres permettront un approfondissement de l’expérience vécue mais les questions resteront : Comment habiter ce lieu et cet espace? Comment toucher l’autre? Quelle est la nature sensible du lien qui nous relie les uns et les unes aux autres?

Les actions posées restent simples mais teintées d’un aspect rituel, voire chamanique. Ces tâches sans utilité pratique (ce qui est l’essence même de la danse) pourraient être faites par tous, mais sont ici expérimentées par des membres professionnels de la communauté de la danse de Québec. Complémentant une préparation préalable aux rencontres et une mise en situation de chaque journée de travail, l’utilisation du hasard et de la non-détermination dans l’action teinte les résultats obtenus et les ambiances créées.

Ces expériences sont vécues à travers un continuum d’activités structurées, incluant des tâches précises et prédéterminées permettant aux participants un “plongeon” transformatif, un abandon dans le rituel spontané, la recherche d’un corps animé par la concentration, l’intuition et l’influence du groupe dans un environnement sans cesse redécouvert.

Les deux expériences solo (Le chemin de la truite et Jeux flous) sont tout autant riches de sens et de (re)découvertes sensibles et intimes de l’environnement, mais vécues par un personnage seul dans sa quête.

 

Les liens externes

Pour en savoir plus sur le processus créatif Corps du dimanche d’Arielle Warnke St-Pierre, Sonia Montminy et Eve Rousseau-Cyr au Musée de la Civilisation, lire Après moi, le data, un texte de Vanessa Bell.

Pour visionner la vidéo produite par le Musée de la Civilisation “Corps du dimanche – Porté par la compagnie Arielle et Sonia” (08: 14).

Note : En parallèle à la webdiffusion, Les Prés présentent une exposition photo dans la vitrine extérieure de la Maison pour la danse du 23 au 29 mars 2021. Deux images grand format pourront être admirées de l’extérieur du 336, rue du Roi. Une action de plus pour se rapprocher de l’espace public, question de faire s’éloigner le public du numérique le temps d’une marche au centre-ville!

Arielle Warnke St-Pierre, par Emmanuel Burriel

Photos : Emmanuel Burriel