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Chroniques du regard 2017-18  No 4 « Confidences sur l’oreiller… »

Chroniques du regard 2017-18  No 4 « Confidences sur l’oreiller… »

05 novembre 2017
Confidences sur l'oreiller Photo Jackie Hopfinger (1)

Sur la photo: Dulcinée Langfelder / Crédit: Jackie Hopfinger

Pour un soir seulement, l’artiste pluridisciplinaire Dulcinée Langfelder présente à la Salle Albert-Rousseau son spectacle solo Confidences sur l’oreiller / essai sur les rêves. Conçu et interprété  par la créatrice, le spectacle est le fruit d’une recherche de plusieurs années sur sa vie onirique. L’artiste danseuse, chanteuse, mime et comédienne, utilise différents procédés scéniques pour amener le spectateur dans un monde de fantaisies construit à partir de ses « vrais » rêves, qu’elle a scrupuleusement notés et enregistrés. Le travail de création, amorcé depuis 2013, résulte en un voyage hautement imaginatif et original qui célèbre le phénomène universel des rêves.

 

« Confidences sur l’oreiller… » c’est pour vous si vous aimez la fantaisie, les spectacles théâtraux imprévisibles et les univers animés, voire surréalistes.

 

« Confidences sur l’oreiller… » c’est pour vous si vous voulez être divertis de manière intelligente et sensible. 

 

« Confidences sur l’oreiller… » c’est pour vous si vous voulez faire la connaissance d’une artiste internationalement reconnue et en pleine maîtrise de son art.

 

Confidences sur l'oreiller_Photo by Andrée Lanthier

Sur la photo: Dulcinée Langfelder / Crédit: Andrée Lanthier

Le spectacle

D’une durée de 70 minutes, le spectacle solo Confidences sur l’oreiller / essai sur les rêves est un voyage aussi sérieux et réfléchi qu’insolite et  saugrenu.

Lors du travail de recherche et création, Dulcinée s’est permis une plongée dans son monde onirique. Elle s’y intéressait depuis longtemps et avait en banque une série d’enregistrements relatant le contenu de ses multiples rêves, des enregistrements souvent faits la nuit, dans un état naviguant entre l’éveil et le sommeil, entre le monde conscient et l’inconscient. « Nous rêvons tous les soirs, relevons nos défis et inventons ces histoires folles, essayant simplement de faire face à la vie. J’ai toujours enregistré mes rêves. J’avais l’habitude de les écrire, mais ça devenait si ennuyeux que j’ai acheté un petit Dictaphone…” Source: Heather Solomon, 2017.

 

Pour faire suite au regard initial sur cette manne d’informations, elle en a tiré des spécificités pour ensuite placer les rêves en trois grandes catégories: les rêves reliés à l’instinct humain (cauchemars de survie, d’angoisse et de manque de préparation), les rêves de procréation (désir, amour, sexualité) et les rêves reliés à la spiritualité. Source : Maria Figueroa, 2016.

 

En essayant de trouver une manière de livrer au public, de manière consciente, les élucubrations de son inconscient, elle s’est arrêtée sur une présentation hautement divertissante, un délicieux et délirant mélange multidisciplinaire, ludique et coloré : « A surreal and puzzling non-linear journey as hilarious as it is sweetly melancholic. Pillow Talk celebrates fundamental creativity, capturing emotions, feelings and all the intimacy of human struggle and unconscious yearnings. » Source: Maria Figueroa, 2016.

 

Comme la majorité des créations de Dulcinée Langfelder et Cie, le processus de mise en place (recherche, création et production) du produit final a pris environ trois ans. Plusieurs phases de création se sont terminées par des présentations publiques dont au Festival Quartiers Danses (2013), au OFF-CINARS (2014) ainsi que pendant plusieurs résidences de créations dans plusieurs villes. Le spectacle existe maintenant en versions française et anglaise (Pillow Talk: An Essay On Dreaming) et présente un personnage naviguant parmi les images projetées sur un cyclorama, sur les surfaces de ses vêtements ou sur celles de son corps. Accompagné de la voix off de l’interprète (parfois les enregistrements originaux de ses rêves faits au dictaphone) mais aussi de ses interventions scéniques parlées et chantées, le périple dans l’inconscient « dulcinéen » est savoureux, magique et envoûtant.

Confidences sur l'oreiller_Photo Andrée Lanthier

Sur la photo: Dulcinée Langfelder / Crédit: Andrée Lanthier

La créatrice-interprète

Dulcinée Langfelder, née à Brooklyn, New-York, a commencé la danse dès son plus jeune âge, a vécu et étudié à Londres et ensuite à Paris, où elle a continué son entraînement en danse classique et travaillée, entre autres, avec le mime Étienne Decroux. Elle s’est ensuite installée à Montréal en 1978 lors de la fondation de la troupe de mime Omnibus par Jean Asselin et Denise Boulanger, alors assistants de Decroux. Ses recherches et études sur la théâtralité et le mouvement l’ont aussi amenée après d’Eugenio Barba, de Yoshi Oida, de Min Tanaka et de Pol Pelletier.

Ses créations pour différents spectacles sont nombreuses, incluant une série de spectacles solos qu’elle promène autour de la planète : Cercle Vicieux (1985) incorpore musique originale, chanson et cinéma. La Voisine (1989) est le portrait d’un personnage reclus dévoilant ses frustrations autant que ses rêves. Portrait d’une femme avec valise (1994) est un voyage au cœur de l’inconscient. La Complainte de Dulcinée (2008) inclut des scènes de cabaret, de théâtre grec ainsi que des performances multimédias. L’artiste y met en scène l’imaginaire du personnage Dulcinea del Toboso, muse de Don Quichotte et héroïne absente du roman de Cervantès.

Victoria (1999), considéré comme son chef-d’œuvre et présenté au Canada et à l’étranger pendant presque 20 ans, est le portrait d’une femme de 90 ans en fauteuil roulant, libérée par le pouvoir de son imagination. Le spectacle a reçu tout au long de sa diffusion de nombreux prix, dont celui des critiques et le prix « Luvvie » du Festival d’Édimbourg (2010), d’autres prix en Hollande (2006) et au Québec (2005 et 2006), autant pour la version française qu’anglaise ainsi qu’une « reconnaissance officielle de la part du Conseil des aînés du Québec pour son apport à l’amélioration du bien-être des aînés, de leur condition et de leur place dans la société, grâce au travail qu’elle fait … avec Victoria. » Source : Wikipedia.

Depuis 1985, Dulcinée Langfelder & Cie a créé au total 7 spectacles, diffusés dans 16 pays et sur 5 continents. Trois de ces œuvres ont tourné pendant au moins 8 ans et les différents spectacles ont été présentés en anglais, français, espagnol, italien et partiellement en mandarin, cantonais, japonais, coréen et portugais. Source: RQD.

Plus spécifiquement pour le spectacle Confidences sur l’oreiller, il faut nommer quelques collaborateurs au spectacle, ceux qu’elle nomme ses « alliés de créations » : Alice Ronfard à la dramaturgie; Yves Labelle, Vincent Santes, Benjamin Broche et Patrice Daigneault à la création vidéo ; Danys Levasseur à la conception sonore ainsi qu’Anne Sabourin à la chorégraphie et à la codirection artistique.

 

 

Les liens externes

– La page vimeo de Dulcinée Langfelder et Cie est ici.

– La performance Pep Talk  de l’exposition « Le cerveau d’un créateur sans limites » de Pep Torres aux HEC  en  2014 est ici.

-Un extrait de Hockey OK (1991) est ici.

– Une courte entrevue radio sur sa résidence de création pour « Confidences sur l’oreiller » au Centre des arts de Baie-Comeau en janvier 2016 est ici.

– La note biographique concernant Dulcinée Langfelder du site de la Bibliothèque de la danse Vincent-Warren est ici.