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Chroniques du regard 2020-2021 | Élégie Llamaryon

Chroniques du regard 2020-2021 | Élégie

Élégie, de la compagnie D’Eux (Annie Gagnon)

Élégie est un long métrage de danse réalisé par Annie Gagnon, de Québec. En webdiffusion du 29 avril au 5 mai, le film tourné en 2021 est d’une durée d’environ 60 minutes. Il présente trois univers dans lesquels se rencontrent chaque fois une danseuse et un.e musicien.ne de l’orchestre de chambre Les Violons du Roy. Portée par la poésie du geste et une musique originale, l’œuvre filmique continue une démarche chorégraphique déjà amorcée dans une série de spectacles présentés par la Rotonde depuis 2011.

Élégie - D'Eux

 

Élégie, c’est pour vous si vous voulez découvrir la plus récente production chorégraphique d’Annie Gagnon.

Élégie, c’est pour vous si vous avez la curiosité de voir comment les artistes de danse apprivoisent leur métier et leur art à travers le médium filmique.

Élégie, c’est pour vous si vous aimez la danse contemporaine qui présente des êtres humains riches et complexes.

 

Élégie - D'Eux

Après quelques années d’absence sur les scènes de danse de la Capitale, Annie Gagnon effectue un retour à la création chorégraphique. Suite à un détour incluant une formation en horticulture et des obligations familiales, l’artiste, diplômée en 2009 de l’École de danse de Québec, continue une relation amorcée avec La Rotonde depuis les présentations du programme double Cocoon et Les larmes d’Anna K. (2011) et des spectacles 2.__ (2012) et Noire (2014).

Par une série de hasards et un alignement de conditions provoqués par la crise COVID, l’occasion de plonger dans le projet inédit de créer un film de danse contemporaine, plutôt qu’une présentation sur scène, s’est transformée en défi pour l’artiste ayant également une formation en anthropologie.

Un projet intitulé Blanche et déjà mis en chantier lors de courtes résidences de recherche a donc été remodelé, adapté, réinventé. Pour le projet devenu Élégie, Annie Gagnon a continué à travailler avec des collaboratrices faisant déjà partie de son environnement artistique, dans lequel on retrouve la compositrice Katia Makdissi-Warren, l’éclairagiste Caroline Ross et la directrice artistique de La Rotonde, Marie-Hélène Julien.

Élégie - D'Eux

Élégie se développe dans trois lieux différents permettant une évolution dramatique du personnage féminin présenté en trois incarnations. Trois femmes en relation avec une autre présence. Les duos entre danseuse et musicien.ne portent des charges émotives concordant au milieu dans lesquels ils sont filmés : extérieur d’hiver, salle vide ou en désordre.

Ce premier long métrage d’Annie Gagnon plonge le spectateur dans trois univers filmés magnifiquement par le directeur photo Felippe Martín. Dans un premier tableau, la danseuse Marie-Chantale Béland partage l’écran avec l’altiste Jean-Louis Blouin. Soutenue à distance par le musicien, la danseuse devient un personnage hésitant qui, par une nuit hivernale, sort d’un immense cocon ouaté (un élément scénique entrevu quelques secondes à la fin d’un spectacle de 2011).

Ensuite, dans le deuxième tableau, la danseuse Geneviève Duong entretient avec le violoncelliste Raphaël Dubé une relation plus complexe, colorée par les souvenirs de pertes et de ruptures. Dans un environnement désordonné de décombres, sur un plancher jonché de différents objets et accompagné d’une ambiance musicale plus lourde, le duo cherche sans succès à s’approcher, se connecter et se toucher.

Enfin, dans la dernière partie, la danseuse Léa Ratycz-Légaré trouve chez la violoniste Michelle Seto une complicité active lui permettant une danse beaucoup plus dynamique. Cette dernière incarnation du personnage de la femme retrouve ici le goût de poursuivre une vie pleine d’espoirs, belle et lumineuse.

Dans ce projet filmique, l’œuvre d’Annie Gagnon est influencée par une ère incertaine ainsi que par les divers bouleversements climatiques et mondiaux. Utilisant les langages du corps, de l’image et de la musique, la chorégraphe devenue cinéaste revient à la création toujours en quête de l’essentiel. Le médium du cinéma, nouveau pour elle, lui permet de renouveler sa passion créatrice tout en conservant intact son désir incessant d’apporter au monde un peu de douceur et de beauté. Son intérêt pour le genre humain est toujours présent. Il continue de la faire se questionner en cherchant des réponses à travers les médiums artistiques.

Élégie - D'Eux

C’est qui

Produit par la compagnie D’Eux et coproduit par La Rotonde et les Violons du Roy, Élégie est une réalisation d’Annie Gagnon.

Le film présente à l’écran les danseuses Marie-Chantale BélandGeneviève Duong et Léa Ratycz-Légaré ainsi que les musiciens et musiciennes des Violons du Roy Jean-Louis Blouin (altiste), Raphaël Dubé (violoncelliste) et Michelle Seto (violoniste).

 

Les collaborateurs et collaboratrices

À la direction de la photographie : Felippe Martín.
À la conception des éclairages : Caroline Ross.
À la création de la musique originale : Katia Makdissi-Warren.
Aide à la scénographie et aux costumes : Guylaine Petitclerc.

 

Les liens externes

Pour suivre les Violons du Roy, voir leur page Facebook.
Pour suivre Felippe Martín, voir sa page Vimeo.