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Chroniques du regard – Émergences chorégraphiques 2011: Le programme

Chroniques du regard – Émergences chorégraphiques 2011: Le programme

Ces jeunes créateurs sont fins prêts et piaffent d’impatience de partager leur savoir-faire, leur créativité, leurs folies et passions. J’ai eu la chance de voir certains extraits des œuvres présentées et de parler un peu avec les artistes. Ces jeunes passionnés, que j’ai pu voir évoluer depuis le début de leur formation professionnelle, couvrent différents horizons esthétiques. Dans le cadre de ce projet, ils ont pu profiter d’une période de recherche appréciable ainsi que d’une grande liberté artistique. Leurs œuvres puisent leurs sources autant dans le monde conceptuel que dans la danse beaucoup plus organique.

ÉC 2011 - Intime de Caroline Drolet - Josiane Bernier Annie Gagnon sur la photo de David CannonLe solo Anaïs de Christine Laguë est dansé par elle-même. Délaissant les techniques encodées et les manières génériques de danser, elle y a trouvé une personnalisation dans la manière de bouger. Son personnage scénique allie différents aspects de sa féminité, à travers calme et tempête. Recherche de l’essentiel, sa danse est présentée sous la forme de courtes vignettes qui s’accumulent tout au long de la chorégraphie.

Dans le duo Cycles, Andrée-Anne Giasson amène sur scène deux interprètes devenant déclinaisons d’une même entité. Le contact physique de l’une avec l’autre devient comme un contact avec soi-même, une révélation, le passage d’une créatrice qui se détache de son œuvre. Les interprètes sont animées d’une mélodie gestuelle éthérée et aérienne, qui évolue et se développe en même temps que la relation entre les deux femmes. Architectural.

Pour Intime, Caroline Drolet est partie d’un questionnement et d’une profonde réflexion sur le passé, sur le passage intergénérationnel et les traces laissées aux différents individus. Comment devenir différent de ceux qui nous ont précédés ? La gestuelle du trio provient de la chorégraphe et les mouvements des solos, générés par les interprètes, ont ensuite été transformés par la chorégraphe. Pop-corn et musique un peu Destroy, nostalgie et (non)conformité sont au rendez-vous.

Au début de Torie-Lorie, Jean-François Duke présente en alternance les vies parallèles de deux interprètes qui éventuellement se rejoignent. Prenant comme option l’importance de prendre du temps pour soi, il présente une chorégraphie toute en ombrages et en simplicité, dans une scénographie et un éclairage minimalistes mais extrêmement efficaces. Musique de Fred LeBrasseur.

ÉC 2011 - La Séduction? - Jade Marquis - photo Myriam BastienSTAG 2 de Maryse Damecour ramène sur scène un matériau évolutif, déjà été présenté dans des versions antérieures en diverses occasions. Nous avons ici un énigmatique « solo pour 2 danseurs et une autre interprète ». Étude dans une lumière changeante et carré blanc, au son d’un projecteur, cette chorégraphie explore les relations originelles et fondatrices qui tracent toutes leurs suivantes. Vibrations, oscillations et bruits du silence seront aussi accompagnés par la musique du « Stabat Mater » de Pergolesi

Dans le solo La Séduction?, Jade Marquis propose la triple répétition d’une même séquence, afin de mettre en lumière trois différentes intentions liées à la séduction : la sensualité, la drague et la provocation. Une chorégraphe qui veut susciter la réflexion du spectateur concernant le phénomène d’hypersexualisation de la société. Cette chorégraphie fait partie de l’échange avec Tangente, diffuseur montréalais de danse contemporaine.

 

Librement inspiré de l’événement Danses Buissonnières, développé par le diffuseur Tangente, Émergences chorégraphiques offre une plate-forme professionnelle à une nouvelle génération de chorégraphes et donne lieu à un échange avec l’organisme montréalais. Les jeunes créateurs et interprètes en danse seront en spectacle pour une deuxième année, dans le cadre du programme Première Ovation. Financé par la Ville de Québec, ce programme accorde des bourses aux artistes de la relève et facilite leurs contacts avec les diffuseurs et les institutions culturelles. Près de 200 jeunes artistes participent au festival Relève en capitale solidement appuyé par un budget plus de 200 000 $.

 

EC 2011 - Christine Laguë - photo Patrick Matte

 

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