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Junkyard / Paradis – Réflexion, anticipation, accomplissement++ Larry Dufresne

Junkyard / Paradis – Réflexion, anticipation, accomplissement++

03 mars 2011

Junkyard / Paradis - Jacques Poulin-Denis - phoht: Larry DufresneMai 2010
DE L’OMBRE… Au moment d’écrire ces lignes, quelques jours nous séparent de la première de Junkyard/Paradis. Tout est encore en suspens. Tout est encore possible. Est-ce l’espoir de voir jaillir un petit peu de beauté ou plutôt la crainte du ratage complet qui guette en cet après-midi pluvieux? Je bois du thé, je regarde dehors, j’écoute une petite musique triste. Je doute de tout. […] Constat des débris qui pendent, des pans de vies qui nous hantent, des actes manqués qui nous définissent […]

On dit qu’on va au spectacle pour se sentir moins seul; pour reconnaître, dans la catharsis, que nous ne sommes pas seuls à aimer, à rire et à souffrir; pour voir nos maladresses et nos faiblesses ainsi que pour transcender la douleur et avoir accès à un petit peu de bonheur. 

Y aura-t-il quelqu’un, quelque part qui se reconnaîtra dans le labyrinthe emprunté par Junkyard/Paradis? À quelques semaines de la première, la question reste entière…

Mélanie Demers


Septembre 2010
On dit qu’une pièce est créée seulement au moment où elle est vue pour la première fois devant un public.
[…] Lorsque le rideau tombe à l’issue de la première représentation, la pièce existe. Elle a sa vie propre. Elle se meut dans l’imaginaire des spectateurs et évolue dans la tête du créateur ainsi que dans le corps des danseurs. Elle persiste et fraie son chemin comme une eau insistante qui trouve toujours une façon de s’infiltrer dans les plus petites fissures. Dorénavant, on ne peut plus mettre cette œuvre au tiroir. Elle rue dans les brancards. Elle terrorise tel un monstre invisible.
M.D.

Spectacle Junkyard - 2011Janvier 2011 (Présentation de Junkyard / Paradis à l’Agora de la danse de Montréal.)
DANS L’ARÈNE
À une époque où tout est spectacle, mais pas nécessairement spectaculaire, à l’heure où il est devenu si facile de se dévoiler sur toutes les plateformes et de façon constante et immédiate, le concept du spectacle est-il encore un rituel pertinent ?
Depuis la tragédie grecque jusqu’aux concerts punks, dans son sens le plus noble et celui le plus trash, j’aime à penser qu’on va encore au théâtre pour atteindre la catharsis. En acceptant de « croire » aux bonheurs et aux malheurs des protagonistes, en suspendant notre jugement pour s’identifier complètement aux personnages, en se transposant dans le corps de l’autre, en tentant de répondre aux dilemmes ou de se soustraire à la fatalité des situations, nous acceptons de jouer le jeu. Ressentir du plaisir à éprouver de la douleur.
Retrouvons-nous, vous dans les gradins, nous dans l’arène… Pour une petite goutte de grâce et un soupçon de désolation !
– Mélanie Demers

27 janvier 2011

C’est politique, bizarrement beau, touchant et irritant, sensuel et rocailleux. L’œil glisse sur un espace construit fort intelligemment, qui multiplie relations discrètes et détails, accumule les niveaux de lecture. Les accessoires, sont utilisés avec inventivité, deviennent nécessaires. Demers dresse l’espace et la courbe émotive avec patience. On ne voit pas souvent des interprètes si plongés dans le jeu, si rapides à virer entre risques et confiance.[…]

Une signature dans la gestuelle et dans la structure de l’espace physique et émotif. Une parole, politique et poétique, urgente et nécessaire. Une hyperconscience de ce qu’est la représentation, de ses magies et de sa portée circonscrite. Autant de traits d’intelligence qui permettent de dire que Junkyard/Paradis est un foutu beau désordre. Et que Mélanie Demers est en train de devenir une grande chorégraphe. Chapeau.
– Catherine Lalonde, Le Devoir

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