Cherish Menzo (°1988, Pays-Bas) a achevé sa formation à Urban Contemporary (JMD) en 2013, un programme de la haute école des arts (HSK) à Amsterdam. Elle a dansé dans des productions de chorégraphes tels qu’Eszter Salamon, Akram Khan, Leo Lerus, Hanzel Nezza, Benjamin Kahn, Olivier Dubois, Ula Sickle, Lisbeth Gruwez, Jan Martens et Nicole Beutler. Outre sa participation à des productions d’autres chorégraphes, elle crée ses propres spectacles depuis cinq ans.
En 2016, elle a réalisé EFES avec Nicole Geertuida : un duo épuisant dans lequel la perfection et la faillibilité soulèvent des questions intrigantes sur la façon dont nous préférons voir l’être humain. Depuis 2018, Menzo danse le solo Sorry, But I Feel Slightly Disidentified… de Benjamin Kahn. Une tentative de cartographier la manière dont nous percevons et rencontrons l’autre. Ce spectacle est le fruit d’une étroite collaboration qui a débuté en 2017 dans le cadre de Fraslab (Frascati Productions). Ensuite, Menzo a réalisé avec le musicien Müşfik Can Müftüoğlu le spectacle LIVE (Het Veem, 2018), un croisement entre un spectacle de danse et un concert pop/rock. En 2019, Menzo a continué à travailler avec Frascati Productions, cette fois sur JEZEBEL : un spectacle de danse inspiré du phénomène des Video Vixen dans les clips hip-hop des années 90. JEZEBEL nous entraîne de fait dans un clip vidéo ralenti et déconstruit avec une video vixen au centre de la scène. Le spectacle a remporté le prix Amsterdam Fringe et le prix International Bursary (2019). L’année suivante, JEZEBEL a été sélectionné pour le prix de théâtre BNG Bank, le prix du festival néerlandais Dansdagen et pour le TheaterFestival (tant en Belgique – sélection jeune talent – qu’aux Pays-Bas).
Actuellement, Menzo est en tournée avec sa production DARKMATTER (2022). Il s’agit d’un duo dans lequel elle et Camilo Mejía Cortés cherchent, avec l’aide d’un chœur rap distordu, des manières de détacher leurs corps et la réalité quotidienne dans laquelle ils évoluent d’une perception imposée.
Menzo conçoit les processus de création de spectacles de danse et de performances comme des cycles de recherche qui sont (ou veulent être) en mouvement constant, sans être limités dans le temps. La priorité de sa recherche artistique réside dans le fait qu’elle ne recule pas devant d’éventuelles frictions, qu’elle soulève des questions et qu’elle témoigne d’une portée étendue.
Menzo s’intéresse surtout à la manière dont le corps peut se métamorphoser sur scène et incarner différentes idées. Elle utilise souvent des images qui paraissent reconnaissables au premier coup d’œil, mais en soulignant ensuite la complexité et la nature paradoxale de ce qui est présenté, elle génère de nouvelles formes qui sont à leur tour porteuses de nouvelles connotations. Son jeu se caractérise par une fluidité continue à laquelle la formation de l’image est soumise, tant au sens littéral que figuré. Menzo recherche de nouvelles formes de mouvement et de façons d’être et ce faisant, elle place la beauté et le grotesque sur le même plan. Cela produit souvent un effet d’aliénation qu’elle recherche sciemment afin de s’éloigner, ainsi que le spectateur, de ce qui est connu : se distancier du familier qu’on assimile parfois trop facilement à « la (seule) vérité ».
La Rotonde présente chaque année une programmation de spectacles de danse à Québec. Elle se compose d’artistes en tout genre qui façonnent le paysage artistique. Consultez la programmation en cours pour découvrir les artistes à venir.