La Rotonde
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DARKMATTER

Corps, peux-tu devenir (être) une hypothèse, une galaxie en pleine accélération, une monstrueuse étoile liquide qui n’arrive pas à mourir ?

Dans le duo DARKMATTER, Cherish Menzo et son partenaire Camilo Mejía Cortés cherchent, avec l’aide d’un Distorted Rap Choir [chœur rap distordu], des manières de détacher leurs corps et la réalité quotidienne dans laquelle ils évoluent d’une perception imposée.

Pour DARKMATTER, Menzo puise son inspiration dans le post-humanisme, qui a pour intention de transcender la corporalité. Elle passe également l’afrofuturisme au crible, ce qui revient à considérer la science-fiction, la technologie, le fantastique, etc. d’un point de vue africain ou noir. La forme humaine devient quelque chose de « faisable » et nous permet de rêver. Menzo tisse également une couche poétique qui s’inspire de l’astronomie. Elle s’intéresse, entre autres, à la matière noire et aux trous noirs qui se rencontrent et entrent en collision pour ainsi engendrer un nouveau corps futuriste et énigmatique.

DARKMATTER veut faire table rase d’une façon préconçue de regarder son propre corps, du corps de l’autre et des histoires que nous leur attribuons. Menzo se jette corps et âme dans la mêlée, ce qui donne lieu à une conversation complexe qu’elle désire à la fois engager et dépasser – une dualité que DARKMATTER contribue à alimenter.

De même que dans JEZEBEL, elle étend son vocabulaire gestuel en y intégrant des techniques issues de la musique hip-hop. Elle applique de la sorte la méthode Chopped and Screwed à ses mouvements, un procédé qui ralentit considérablement le tempo de la musique. En étirant les notions de temps, le registre change et le corps performant parvient à générer de nouvelles lectures. Un chœur composé de dix performeur·ses du cru – ledit Distorted Rap Choir – l’accompagne avec ses hymnes rap aliénants.

DARKMATTER souhaite remanier en profondeur nos atomes, en quête d’une nouvelle forme pour notre corps et d’une nouvelle manière de regarder aussi bien ce corps que le monde extérieur complexe auquel il se rapporte.

Avis au public

Ce spectacle comporte des effets stroboscopiques ainsi que trois noirs complets prolongés. La trame sonore peut être perçue comme particulièrement intense; des bouchons d’oreilles sont disponibles auprès du personnel. Veuillez noter également que des corps nus apparaissent sur scène.

Frascati Producties

À la fois scène de premier plan et plus importante maison de production opérant à l’échelle (inter)nationale aux Pays-Bas, Frascati soutient des artistes de théâtre d’ici et d’ailleurs. Les créateur·rices associé·es à Frascati échappent à toute catégorisation : ils et elles explorent de multiples disciplines, croisent les genres, se distinguent par leur singularité et bousculent l’avenir. Leurs œuvres naissent d’un environnement urbain en constante mutation et se veulent souvent engagées et à caractère documentaire. Du théâtre de texte à la performance, de la danse au mime. Des grandes scènes aux projets in situ et aux solos plus intimistes.

Frascati Producties a contribué au lancement de nombreux artistes aujourd’hui reconnu·es, parmi lesquels Jetse Batelaan, Maren E. Bjørseth, Andrea Bozic, Daria Bukvic, Ivo Dimchev, Jefta van Dinther, Laura van Dolron, Pere Faura, Marjolijn van Heemstra, Julian Hetzel, Florentina Holzinger, Susanne Kennedy, Sadettin Kırmızıyüz, Lucas De Man, Jan Martens, Hannah De Meyer, Char Li Chung, Ivana Muller, Davy Pieters, andcompany&Co., Julie Van den Berghe, Florian Meyer, Michele Rizzo, Joachim Robbrecht, Sabri Saad el Hamus et Naomi Velissariou.

Frascati fait partie du réseau De Coproducers ainsi que des réseaux internationaux House on Fire et WEB.

GRIP

En 2014, Jan Martens a fondé avec la directrice administrative Klaartje Oerlemans l’organisation de danse GRIP, basée à Anvers et Rotterdam. À partir de 2023, les chorégraphes de GRIP – Femke Gyselinck, Jan Martens, Cherish Menzo et Steven Michel – agissent ensemble en tant que directeurs artistiques. Ils le font en étroite collaboration avec Klaartje Oerlemans et le coordinateur artistique Rudi Meulemans.

Camilo Mejia Cortés

Camilo Mejia Cortés a grandi à Cali (Colombie) jusqu’à ce qu’il s’installe en Espagne à l’âge de 14 ans. Après une formation en danse à Barcelone, il a commencé à étudier à l’Académie expérimentale de danse de Salzbourg.

Il a ensuite participé à Sound of the Trap, une production du Bodhi Project et de Cecilia Bengolea, et à L’incoronazione di Poppea, sous la direction de Jan Lauwers. Jan l’a ensuite invité dans sa Needcompany, où il a participé à War and Turpentine, Isabella’s Room, All the good et PIE (Probabilities of Independent Events).

En 2020, il a collaboré à The Sadness (Ula Sickle), Draconis Lacrimae (Pablo Esbert Lilienfeld et Federico Vladimir) et Spheres & Circles, Circles & Spheres (Isaiah Lopaz).

Depuis mai 2022, Camilo est en tournée internationale avec DARKMATTER, un projet de Cherish Menzo, avec qui il partage la scène.

Il travaille actuellement sur un projet personnel qui explore l’influence de la musique salsa dans la construction de son discours artistique en plongeant dans les aspects artistiques, sociopolitiques et spirituels de ce genre. Ce faisant, il contribuera à l’archivage des expériences de la diaspora africaine.

Cherish Menzo

Cherish Menzo (°1988, Pays-Bas) a achevé sa formation à Urban Contemporary (JMD) en 2013, un programme de la haute école des arts (HSK) à Amsterdam. Elle a dansé dans des productions de chorégraphes tels qu’Eszter Salamon, Akram Khan, Leo Lerus, Hanzel Nezza, Benjamin Kahn, Olivier Dubois, Ula Sickle, Lisbeth Gruwez, Jan Martens et Nicole Beutler. Outre sa participation à des productions d’autres chorégraphes, elle crée ses propres spectacles depuis cinq ans.

En 2016, elle a réalisé EFES avec Nicole Geertuida : un duo épuisant dans lequel la perfection et la faillibilité soulèvent des questions intrigantes sur la façon dont nous préférons voir l’être humain. Depuis 2018, Menzo danse le solo Sorry, But I Feel Slightly Disidentified… de Benjamin Kahn. Une tentative de cartographier la manière dont nous percevons et rencontrons l’autre. Ce spectacle est le fruit d’une étroite collaboration qui a débuté en 2017 dans le cadre de Fraslab (Frascati Productions). Ensuite, Menzo a réalisé avec le musicien Müşfik Can Müftüoğlu le spectacle LIVE (Het Veem, 2018), un croisement entre un spectacle de danse et un concert pop/rock. En 2019, Menzo a continué à travailler avec Frascati Productions, cette fois sur JEZEBEL : un spectacle de danse inspiré du phénomène des Video Vixen dans les clips hip-hop des années 90. JEZEBEL nous entraîne de fait dans un clip vidéo ralenti et déconstruit avec une video vixen au centre de la scène. Le spectacle a remporté le prix Amsterdam Fringe et le prix International Bursary (2019). L’année suivante, JEZEBEL a été sélectionné pour le prix de théâtre BNG Bank, le prix du festival néerlandais Dansdagen et pour le TheaterFestival (tant en Belgique – sélection jeune talent – qu’aux Pays-Bas).

Actuellement, Menzo est en tournée avec sa production DARKMATTER (2022). Il s’agit d’un duo dans lequel elle et Camilo Mejía Cortés cherchent, avec l’aide d’un chœur rap distordu, des manières de détacher leurs corps et la réalité quotidienne dans laquelle ils évoluent d’une perception imposée.

Menzo conçoit les processus de création de spectacles de danse et de performances comme des cycles de recherche qui sont (ou veulent être) en mouvement constant, sans être limités dans le temps. La priorité de sa recherche artistique réside dans le fait qu’elle ne recule pas devant d’éventuelles frictions, qu’elle soulève des questions et qu’elle témoigne d’une portée étendue.

Menzo s’intéresse surtout à la manière dont le corps peut se métamorphoser sur scène et incarner différentes idées. Elle utilise souvent des images qui paraissent reconnaissables au premier coup d’œil, mais en soulignant ensuite la complexité et la nature paradoxale de ce qui est présenté, elle génère de nouvelles formes qui sont à leur tour porteuses de nouvelles connotations. Son jeu se caractérise par une fluidité continue à laquelle la formation de l’image est soumise, tant au sens littéral que figuré. Menzo recherche de nouvelles formes de mouvement et de façons d’être et ce faisant, elle place la beauté et le grotesque sur le même plan. Cela produit souvent un effet d’aliénation qu’elle recherche sciemment afin de s’éloigner, ainsi que le spectateur, de ce qui est connu : se distancier du familier qu’on assimile parfois trop facilement à « la (seule) vérité ».

Une île de danse

Fruit de la rencontre entre le chorégraphe Yvann Alexandre et la réalisatrice Doria Belanger, Une île de danse est un voyage sensoriel au cœur du mouvement dansé. Nourri par trente ans de création et les rencontres qui les ont portées, mêlant pièces de répertoire et conversations dansées, le film dresse autant le portrait d’un créateur que d’une communauté artistique, et de l’énergie qui en émane. Des bords de Loire aux toits de Tunis, en passant par les forêts enneigées du Québec, c’est tout un espace-temps aussi organique qu’humaniste qui se dessine sous nos yeux. Une ode à la rencontre, au lâcher-prise et à l’aventure collective, dans laquelle la danse, en s’affranchissant de la parole, invente un nouveau langage.

Le film est projeté dans le cadre de la programmation de Danser le Petit Champlain.

LA TIMIDITÉ DES CIMES

LA TIMIDITÉ DES CIMES est la nouvelle création de la compagnie Le fils d’Adrien danse. Cette co-création entre le chorégraphe Harold Rhéaume et le réalisateur Loup-William Théberge prend la forme d’un court-métrage de vidéo-danse nous plongeant dans un univers futuriste, où nous sommes témoins du parcours ambigu d’un être évoluant dans un univers en déclin. Avec en filigrane la disparition d’un certain rapport à la nature, cette œuvre cinématographique propose le regard introspectif d’un homme face à son parcours, ses multiples rencontres et son identité en tant qu’humain, mais aussi en tant qu’artiste.

Le film est projeté dans le cadre de la programmation de Danser le Petit Champlain.

Doria Belanger

Danseuse, chorégraphe et vidéaste, Doria Belanger s’est initialement formée à la danse contemporaine en tant que danseuse-interprète en France (formation Coline) et en Angleterre (London Contemporary Dance School), collaborant avec, entre autres, les Ballets C de la B, Mathilde Monnier, Emanuel Gat, Ben Duke ou plus récemment Mélanie Perrier au sein de la Compagnie 2Minimum.

Depuis 2015, elle développe un travail personnel qui se donne à voir sous la forme d’installations vidéo, de films dansés et de propositions chorégraphiques in situ. Ce chemin l’intéresse en ce qu’il permet de « capturer la danse », en conjurant la dimension éphémère du spectacle vivant tout en l’enrichissant d’une dimension picturale.

Sa première installation vidéo DONNEZ-MOI UNE MINUTE, projet fil rouge de portraits vidéo dansés, a déjà été présentée dans plus d’une vingtaine de théâtres et centres d’arts sensibles à la pluridisciplinarité, et notamment dans le cadre de la sélection officielle de Nuit Blanche Paris 2021.

Elle initie JOULE en 2020, une proposition consacrée à la notion d’énergie(s) mettant en résonance corps et environnement, qui se déploie sous la forme d’une installation vidéo et d’une pièce chorégraphique déambulatoire en espaces naturels. En 2023, parallèlement à la réalisation d’un nouveau film dansé, elle avance sur la création de son premier solo mêlant danse et vidéo live.