La Rotonde
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Ambra Senatore

Chorégraphe et performeuse italienne originaire de Turin, Ambra Senatore est directrice du Centre Chorégraphique national de Nantes du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2025.

Sa danse se trouve à cet endroit ténu entre la construction de l’action, la fiction dans la répétition et la vérité de la présence. Au fondement de toute sa gestuelle se trouve le quotidien « observé à la loupe » qu’elle décale, renverse jusqu’à ce que le geste se fictionnalise, jusqu’à ce que la danse se théâtralise. Adepte des surprises, des « cut », et des répétitions, qui rappellent l’art du cinéma, Ambra Senatore recompose le réel à la manière d’un réalisateur.

Elle dirige le regard du spectateur, à lui de recomposer ensuite le puzzle de cette matière chorégraphique et des indices qu’elle sème. Cette façon de jongler avec les situations jusqu’à l’absurde fait affleurer une douce ironie. En Italie, elle se forme auprès d’artistes tels que Roberto Castello, Rafaella Giordano avec qui elle collabore rapidement. En tant qu’interprète on la verra aussi travailler avec Jean-Claude Gallotta, Giorgio Rossi, Georges Lavaudant, ou Antonio Tagliarini. À la fin des années 90, elle crée des pièces en collaboration avec d’autres auteurs puis termine un doctorat sur la danse contemporaine (2004) avant d’enseigner l’histoire de la danse à Milan.

De 2004 et 2009, elle axe ses recherches chorégraphiques sur des soli qu’elle interprète : EDA-solo, Merce, Informazioni Utili, Altro piccolo progetto domestico, Maglie, avant de passer à des pièces de groupe : Passo (2010) en version duo puis quintet, A Posto (2011), trio féminin et John (2012). Avec sa compagnie EDA, qu’elle crée en 2012 à Besançon, elle chorégraphie sa première pièce jeune public à partir du texte de Fabrice Melquiot, Nos amours bêtes (2013), qui sera suivie en 2016 de Quante Storie, projet du dispositif « Au pied de la lettre », qu’elle compose en miroir avec Loïc Touzé.

En 2014 elle présente Aringa Rossa, pièce pour neuf danseurs à la Biennale de Lyon faite de portés, de duos, de tableaux recomposés. Après Pièces (2016), elle crée au festival 2017 d’Avignon Scena madre*, spectacle pour sept danseurs où elle joue des codes cinématographiques.

Lorsqu’elle prend la direction du CCN de Nantes en janvier 2016, Ambra Senatore apporte dans ses bagages cette danse proche de l’humain, cette façon d’aller à la rencontre des personnes et des lieux. A Nantes comme ailleurs, elle propose des créations in situ dans les écoles (Petits pas et Pas au tableau) ou dans des lieux de patrimoine et musées (Promenade), imagine des rendez-vous – Primavera, Festival Trajectoires et se lance dans des Conversations, dialogue ouvert avec la danse (2019) avec des personnalités et des habitants, pour comprendre comment la danse peut se glisser dans les grands débats de notre société contemporaine.

En 2018, elle co-écrit avec le danseur Marc Lacourt, Giro di pista, bal participatif pour les enfants et les familles puis le duo Il nous faudrait un secrétaire (2020), tribulations zigzagantes de deux protagonistes sur le chemin de la vie. Depuis une dizaine d’années, la chorégraphe creuse un peu plus sa relation à la musique, notamment dans sa collaboration avec le compositeur Jonathan Seilman.

En 2020, elle créé Partita, propositions de duos ou trios légers qui bousculent les places des musiciens et danseurs et fait entendre autrement les pièces du répertoire. Répondant à des invitations du milieu musical, elle chorégraphie les intermèdes dansés de l’opéra Cendrillon au Théâtre Graslin (Angers Nantes Opéra) en 2018 et rejoint en 2022 l’ensemble des Paladins pour la création du programme baroque Café Liberta. Elle poursuit également son travail de réalisation du court-métrage La Lingua al Gatto avec le photographe, plasticien et vidéaste Bastien Capela.

D’autres créations chorégraphiques se penchent sur les ressorts du groupe, interroge le vivre ensemble que ce soit avec ses fidèles danseurs italiens de Passo dans Col tempo (2020), ou dans sa pièce pour douze danseurs de tous horizons In Comune (2023). Comme un contrepoint à cet élan collectif, sa toute dernière création Par d’autres voix (2024) est un solo au plateau, en complicité étroite avec le créateur sonore Jonathan Seilman, cette forme qui a tant marqué ses débuts dans les années 2000.

Alice Vermandele

Alice est une artiste émergente en danse contemporaine, établie principalement dans la Ville de Québec. Elle a gradué de la formation supérieure en danse contemporaine de l’École de danse de Québec en 2019. Depuis, elle trace son chemin à travers les différents aspects de sa carrière artistique. On peut notamment la voir comme interprète dans différents projets avec le Papillon blanc danse, ainsi que dans la pièce Modern Struggle de Samuel Corbeil et durant Osez! En solo de Danse K par K. En tant que créatrice, Alice travaille sur différents projets qui traitent des féminités, de l’enracinement/déracinement et de l’affirmation de nos identités multiples. Elle est mentorée par le programme de mentorat pour chorégraphe offert par Le fils d’Adrien danse en collaboration avec la Maison pour la danse.

Alice a également une pratique en arts multidisciplinaires, notamment au sein de son collectif les Indiscipliné.es, avec qui elle a présenté la série de courts-métrages Ce qui vient après au Mois Multi 2023.

Avant de faire carrière en danse, elle a étudié à l’Université Laval où elle a obtenu son baccalauréat en Histoire de l’art.

Va falloir toujours toujours

Jonathan et Nina, deux pros de la danse, acceptent de relever un grand défi : jouer au jeu de la famille PARFAITE. Mais un troisième concurrent déboule, et à trois, tout se complique. Beaucoup.

À travers des courtes scènes dansées et jouées, les concurrent·es se démènent, sous le regard d’une curieuse animatrice féline qui tient le compte des choses qu’il faudra réussir : être exemplaire, ne jamais faire d’erreurs. Entraide, honnêteté, linge bien plié : on veut une famille modèle. Mais… c’est quoi une famille ? Qui doit faire quoi pour que ça fonctionne ? Y a-t-il d’autres manières d’aborder les questions de l’échec et de la réussite ?

Pour leur troisième collaboration, Christophe Garcia et Érika Tremblay-Roy proposent un spectacle philosophico-pop qui flirte avec l’absurde. Une éternelle et réjouissante réflexion sur la performance, le vivre-ensemble et les rôles de chacun·es dans nos maisonnées.

 

Un nuage dans mon ventre

Un spectacle empreint de finesse, d’humour et de poésie pour plonger en famille dans le flot intérieur des émotions!

Dès notre naissance, nous naviguons au cœur de différentes émotions à reconnaître, à observer, à apprivoiser. Elles peuvent se présenter comme une douce brise ou un orage intensité. Ici, les humeurs se dévoilent en mouvement, à travers des rires, des larmes, des grimaces… Allez-y, traversez le nuage des états d’âme !

Dans un décor coloré en constante transformation, les interprètes se laissent emporter dans un vortex émotionnel, donnant corps à une palette d’émotions qui sèment si souvent la confusion. Renvoyant au jeune public l’écho de ses propres ressentis par la danse, le spectacle offre une expérience sensorielle qui, comme le nuage, ouvre la voie à l’abstraction et à la poésie.

Monique Miller

Née à Montréal en 1933, la grande Monique Miller découvrait le jeu alors qu’elle n’était qu’une enfant, commençant son métier d’actrice à 11 ans, tandis que le monde culturel québécois était à l’aube de son extraordinaire effervescence. Monique en tombe amoureuse et ne le quittera plus, devenant l’une des artistes les plus marquantes du Québec.

La carrière exceptionnelle de cette comédienne lumineuse et inspirante arpente en fait l’histoire du spectacle vivant au Québec. Monique, que ses collègues surnomment affectueusement la « Bible du théâtre » en raison de sa prodigieuse mémoire, vivra tour à tour l’aventure des radioromans, les débuts de la télévision, l’éclosion d’un théâtre et d’un cinéma d’ici de qualité. Partout, sa fougue et son talent extraordinaires ne cessent d’émerveiller ses collaborateur·ices tout comme son public. Brillante dans le drame classique comme dans la comédie grinçante, curieuse et en perfectionnement perpétuel, elle enchaînera les succès, choisissant chacun de ses rôles minutieusement et s’y investissant avec une rigueur propre aux plus grands.

De Yolande Hébert-Charron, l’infirmière de Septième nord (1963-1967) à Madame Félix, la tenancière de bordel dans Montréal P.Q. (1992-1994), elle laisse sa marque au petit écran tout comme au cinéma, notamment dans les films Ti-Coq (1953) ou encore Jésus de Montréal (1989). Au théâtre, pendant plus de sept décennies, le répertoire interprété par Monique Miller est extrêmement varié; de la toute jeune Ciboulette de Zone de Marcel Dubé (1953) à l’inoubliable Vieille dans Les chaises de Ionesco. Ce dernier rôle, l’un des plus exigeants du répertoire théâtral qu’elle tiendra avec maestria à l’âge de 84 ans en 2018, lui vaudra d’ailleurs le prix Gascon-Roux de la meilleure interprétation féminine. Le théâtre Duceppe a eu le privilège de l’applaudir pour la première fois en 1976, alors qu’elle partageait la scène avec Jean Duceppe dans Le dernier des Don Juan de Neil Simon. On l’a ensuite vue à l’œuvre dans une douzaine d’autres productions, parmi lesquelles Deux sur une balançoire (1978), Vu du pont (1993), La Grande Magia (1998) et Le diable rouge (2013), ces trois dernières mises en scène par Serge Denoncourt, ou encore dans À Présent (2010) de Catherine-Anne Toupin.

En plus du Québec, sa carrière est ponctuée de grands rôles et de tournées en France, en Belgique, en Russie et au Canada. Elle ne connaît aucune frontière. «Elle a fait de la scène son pays et elle porte en elle une histoire théâtrale digne d’une encyclopédie, exprime Mani Soleymanlou, dans la biographie de Monique, Le bonheur de jouer, signée par Pierre Audet. Elle monte sur scène telle une jeune fille. Elle nous montre à tous que le théâtre n’a pas d’âge. Et que c’est l’amour de ce métier, l’amour tout court qui garde jeune».

Ayant droit à de prestigieux honneurs, elle fut notamment nommée Officière de l’Ordre du Canada en 2001, puis Grande Officière de l’Ordre national du Québec en 2011.

Texte rédigé par Isabelle Desaulniers et publié sur le site du théâtre Duceppe.

Sans quoi nous crèverons

Témoin lucide des enjeux actuels, Virginie Brunelle pose un regard incisif sur une planète en hypertension. Elle signe une chorégraphie impérieuse, vibrant combat pour l’amour et la solidarité.

Avec ses attaques et ses élans fulgurants, la danse exutoire de Virginie Brunelle brasse la cage et ausculte une humanité fracturée sous toutes ses coutures. Avec Sans quoi nous crèverons, elle aborde les thèmes du chaos et de la déshumanisation en créant un rempart scénique où l’union devient un contrepoids salvateur. Sur scène, cinq interprètes incarnent une force collective où la dépense physique devient langage. Leur gestuelle viscérale et précise met en exergue leur profonde complicité. Chaque souffle, chaque frémissement musculaire s’inscrit dans une trame humaine et sensible. Soutenue par la musique organique de Laurier Rajotte, le spectacle résonne comme un cri libérateur contre l’aliénation et la lente érosion de notre condition humaine — une invitation à vivre pleinement.

Sylvain Wavrant

Né en 1989, c’est à travers un procédé de récupération et de transformation d’animaux trouvés sur les bords de nos routes, de matériaux naturels et de récupération qu’il développe chacun de ses projets. Avec la réactivation de ces matières, il expose la cohabitation de ce qui nous fait hommes et femmes : nos fascinations et répulsions, notre soumission ou rébellion à une morale établie. À travers ses créations dans les domaines de l’Art contemporain ou du spectacle vivant, il convoque l’animal pour dévoiler aux hommes notre vanité et notre responsabilité quotidienne et collective. Il tente de provoquer une identification partielle face à nos voisins mis en péril par notre système de consommation et l’extension de nos territoires. S’identifier à l’animal est pour lui est une réelle nécessité, pour les préserver et par extension parler de notre propre survie.

SON TRAVAIL AU THÉÂTRE

En 2014 et 2015 il conçoit les parures animales des spectacles Henry VI et Richard III mis en scène par Thomas Jolly, la même année il développe également la scénographie du projet R3M3, un container aménagé et interactif proposé par Thomas Jolly pour immerger le visiteur dans le repaire de Richard III. En 2019, Thomas Jolly et Raphaële Lannadère (L) lui proposent la création des costumes et de la scénographie du spectacle Un Jardin de silence. En 2021, Eva Doumbia lui propose la création des costumes et de la scénographie de Auto-phagies présenté au 75éme Festival d’Avignon. Cette même année, il conçoit l’univers visuel de l’Opera Nahasdzáán in the glittering world du compositeur Thierry Pecou et se voit confié par l’Opéra Comique, la direction artistique du premier Gala depuis sa réouverture : Oiseau Rebelle.

Emmanuel Maria

En tant que styliste, Emmanuel Maria aborde une conception de costumes de scène fortement influencée par son expérience en maison de couture pendant plus de 10 ans à Paris. C’est durant ces années qu’il fait ses premiers pas en temps que designer costume pour Les ballets de Monte Carlo. Au fils des années, ses collaborations conduisent toujours à de nouveaux défis créatifs. Le créateur explore le corps et la matière à travers ses costumes et ses créations pour diverses compagnie telles que Les Ballets de Monte Carlo, le National Theatre Mannheim NTM, le Grand Théâtre de Genève ou encore l’Opéra de Hanovre. Emmanuel poursuit aujourd’hui sa collaboration avec la compagnie La Parenthèse. Il poursuit également son travail de designer textile dans le monde de la décoration d’intérieur sous sa propre marque Gorguette.