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Le Fils d’Adrien danse – Trois créneaux distincts, néanmoins hybrides: grand public, jeunesse et in situ

Le Fils d’Adrien danse – Trois créneaux distincts, néanmoins hybrides: grand public, jeunesse et in situ

05 décembre 2012

d’après les textes d’Anne-Marie Bouchard – Le Fils d’Adrien danse
Sensible au regard que ses pairs posent sur son travail et soucieux d’inscrire son travail chorégraphique dans l’univers plus codifié de la danse contemporaine, Harold Rhéaume cherche à plusieurs reprises à explorer le mouvement et la performance en se laissant inspirer par l’imaginaire éclectique de la jeunesse. Au fil des ans, il a développé des projets pour la jeunesse aussi différents que Variations mécaniques ou F.U.L.L.. Dans Variations mécaniques, par exemple, il s’inspire de Fred Astaire, Charlie Chaplin et Norman McLaren, créateurs se mettant eux-mêmes en scène, pour plonger les jeunes spectateurs dans un univers à la fois candide et très esthétique, tandis que F.U.L.L., rythmé par la présence de quatre danseuses, aborde de front la difficile question de la construction de l’identité à l’adolescence par le biais de la dynamique de la «gang», source de complicité et de rivalités.

Le défi de la scène urbaine

Un peu comme l’art visuel cherche souvent à sortir du cube blanc qu’est la galerie d’art ou la salle de musée, la danse contemporaine du Fils d’Adrien cherche parfois à descendre de scène et à sortir dehors pour se déployer dans le public. Les projets in situ développés par la compagnie ont permis de rassembler un très large public autour d’une réflexion sur l’aura de la ville de Québec, sur la puissance symbolique de son histoire, véritable défi pour le chorégraphe devant sublimer son art à la mesure de la grandeur de la scène urbaine. Ce défi artistique se double d’un défi technique et logistique pour l’équipe du Fils d’Adrien qui a ainsi développé une expertise très large dans son milieu. Le fil de l’Histoire, d’abord présenté dans le cadre du 400e de la ville de Québec, puis repris les deux années suivantes, et Je me souviens, présenté en 2011 et en 2012, ont permis au chorégraphe et aux artistes du Fils d’Adrien danse de s’approprier des lieux historiques tel le Séminaire de Québec, la Citadelle ou le parvis de l’Assemblée nationale, pour en faire les véritables trames narratives de deux chorégraphies déambulatoires. Le public, partie prenante de la scénographie urbaine et marchant côte à côte avec les danseurs, a apprécié cette expérience de la danse lui permettant de choisir ou de modifier son point de vue et d’être associé à certains aspects de la gestuelle.

Rigueur et accessibilité

Les contraintes propres aux créneaux jeunesse et in situ concourent à enrichir la direction artistique d’Harold Rhéaume, tout en aiguisant constamment la rigueur et la polyvalence des productions du Fils d’Adrien danse. Au fil des ans, chaque spectacle produit par la compagnie aura été motivé par la volonté de dépasser la gestuelle, la scénographie et l’expérience générale proposées au public lors de la production précédente. Loin des créateurs qui cherchent la recette gagnante pour mieux s’y cantonner par la suite, Harold Rhéaume est réceptif à la parole des artistes, des critiques et du public, considérant qu’elle est un moteur essentiel pour l’évolution de sa démarche. De la beauté formelle et profonde de C.O.R.R. à la sensibilité subtile et palpable de NU en passant par l’esthétique pop de Clash!, les productions grand public de la compagnie témoignent d’une volonté de renouveler sans cesse le vocabulaire artistique de la compagnie au contact des références les plus éclectiques. Ce faisant, le Fils d’Adrien danse se montre ouvert à la multiplicité des tendances culturelles et des questionnements individuels et collectifs qui font la complexité de notre monde.

Implication dans le milieu

Le Fils d’Adrien danse s’implique de façon marquée dans sa discipline et dans son milieu. La compagnie favorise l’essor de nouveaux talents en générant une multitude de projets artistiques, en offrant des stages, des classes d’entraînement et en intervenant dans la création pour les écoles de formation professionnelle en danse. Mais surtout, l’ampleur et le rayonnement des productions du Fils d’Adrien permettent de soutenir de manière directe les jeunes danseurs et danseuses de la capitale.

 

Le Grand Théâtre de Québec et La Rotonde présenteront Fluide les 11-12-13 décembre prochains dans la salle Octave-Crémazie.

 
 

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