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L’effet papillon

Article de Catherine Genest paru dans voir.ca le 17 février 2011.

Annie Gagnon - photo : Zepiks

Annie Gagnon: "De nos trois premières semaines de répétitions, il reste, quoi, 40 secondes peut-être? Le spectacle a beaucoup évolué au fur et à mesure". photo: Zepiks

Annie Gagnon fait ses premiers pas comme chorégraphe avec Cocoon et dansera juste après dans Les larmes d’Anna K. de Louise Bédard. Un programme double, entre émergence et notoriété.

La carrière d’Annie Gagnon est encore jeune, certes, mais ô combien déjà ponctuée de succès et de collaborations avec les compagnies les plus en vue de Québec. C’est d’ailleurs en dansant dans OSEZ! de Karine Ledoyen qu’elle a rencontré (presque par hasard) une Louise Bédard qui a eu un coup de foudre professionnel pour elle: « Annie, je la trouvais très dégourdie. Il y avait une telle ouverture chez elle. En plus, elle met toujours les bouchées doubles, c’est une bûcheuse. Je me reconnais en elle », confie la femme de danse de Montréal.

Cette fois-ci, et pour la première fois, Annie Gagnon se coiffe du chapeau de chorégraphe avec COCOON. Porté par une gestuelle longuement étudiée, le langage chorégraphique de cette production se veut calqué sur la manière qu’ont les insectes de bouger. Rien à voir avec les mouvements naturels du corps. Même en matière de scénographie, on promet quelque chose de différent, d’organique même. Résultat? Le spectateur est effrayé, gentiment, et on le prend non pas par les sentiments, mais bien par les sens. De quoi susciter la curiosité de tout public, surtout de ceux qui croient que la danse est un art trop hermétique, ou difficile d’approche.

« De nos trois premières semaines de répétitions, il reste, quoi, 40 secondes peut-être? Le spectacle a beaucoup évolué au fur et à mesure », avoue Annie Gagnon. Plusieurs phases de création, donc, pour sa première production en carrière. Si bien que la comparaison avec le développement d’un papillon est peut-être facile, mais tout indiquée.

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Danse: larmes et chrysalides

Article de Josianne Desloges paru dans cyberpresse.ca le 17 février 2011

À l'occasion d'un programme double à La Rotonde, la chorégraphe d'expérience Louise Bédard présente Les larmes d'Anna K., le récit dansé d'une relation fugitive.  Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

À l'occasion d'un programme double à La Rotonde, la chorégraphe d'expérience Louise Bédard présente Les larmes d'Anna K., le récit dansé d'une relation fugitive. Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

(Québec) Programme double à La Rotonde : la jeune et prometteuse Annie Gagnon présente COCOON, une incursion dans l’univers des insectes, alors que la chorégraphe d’expérience Louise Bédard présente LES LARMES D’ANNA K., le récit dansé d’une relation fugitive. Deux manières de mettre en mouvement l’éphémère.

Les deux Québécoises se sont connues au pays de Galles, lors du projet OSEZ! de Danse K par K. «J’avais été très marquée par les danseurs de Québec», souligne Mme Bédard, qui était la chorégraphe de cette aventure de haute voltige en plein air.

Dans le studio, il y a déjà quelques objets qui serviront au moment du spectacle. « La scénographie de COCOON est assez fabuleuse, avec des bûches, des bêches, des pelles », décrit Louise Bédard, qui partage la passion de sa jeune collègue. Elle a utilisé d’intéressantes chaises vieillies, récupérées dans les rebuts d’un théâtre, pour sa propre chorégraphie.

L’ouïe, tout comme la vue, sera sollicitée. Dans Cocoon, les quatre danseuses feront plusieurs bruits d’insectes, alors que dans Les larmes… «Elle [Annie Gagnon, comme interprète] parle russe, et lui [Jean-François Duke] siffle et chantonne», lit-on dans le programme. «Je trouve qu’ils forment un duo très intéressant. Ils n’ont pas peur d’être déstabilisés. C’est essentiel, parce que, pour moi, la danse vit dans la spontanéité des corps», indique la chorégraphe.

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À propos de COCOON – Un monde riche et minuscule que nous foulons de nos pieds sans même y porter attention…

Cocoon - Maryse Damecour - photo : Jean-Francois DukeJe me lance comme défi d’atteindre le public par ses sens et non par ses sentiments. […] Je cherche d’abord à former un univers marqué par son étrangeté, et à explorer dans le corps les multiples façons d’y habiter.
-A. Gagnon.

Voici une incursion dans un univers parfois tranquille, parfois inquiétant, toujours travaillant, mais aussi fragile et éphémère : celui des insectes.

Plutôt que dans une salle de spectacle traditionnelle, le public est accueilli dans un environnement insolite où des objets jonchent le sol et offrent divers habitats, tantôt abris, tantôt obstacles.

Le chariot de métal qui claque, la pelle à neige immense qui verse, les bûches transformées en plateforme lumineuse et des membranes qui s’étirent, autant de matières qui confinent et poussent le corps vers une gestuelle atypique et surprenante.

[…] L’insecte me fascine par son étrangeté, sa richesse, et ses couleurs souvent glauques. Il m’intéresse également pour ses textures : les coquilles dures qui l’abritent, les toiles translucides qu’il tisse, les liquides gluants et collants qu’il injecte, ses poils, ses duvets, ses cornes, ses yeux parfois démesurément globuleux. Ces textures font partie de la création. Elles inspirent les costumes, la scénographie, la gestuelle… C’est d’ailleurs pour sortir d’une gestuelle plus familière que j’ai choisi ces petites bestioles.

[…] J’ai voulu m’approcher du sol et pousser le danseur à bouger autrement que sur ses deux pieds. Dans COCOON, je cherche aussi à explorer le cocon. Je désire exploiter les différentes possibilités que des objets, abris ou obstacles, offrent au mouvement. L’espace y est confiné, voir inconfortable, ce qui pousse à une gestuelle plus petite, mais efficace, rapide et précise.[…]

[…] Avec COCOON, je cherche également à investir les lieux. Les interprètes n’entreront pas sur scène, mais sortiront de sous les estrades. Le spectateur ne verra pas dès le début, mais entendra. Il entendra des grincements, des frottements, des bruits de métal; il sentira le sol sous ses pieds vibrer avant même de voir un seul geste […]

[…]L’intégration de la lumière est également des plus importantes. Elle illumine par en-dessous, laisse les corps et les visages dans la pénombre, donne toute leur place aux différentes textures des objets en les rendant presque vivants… tout en captant à merveille le mouvement. […]

[…] Je crois que COCOON s’inscrit dans mon désir de combiner ma recherche gestuelle à une recherche simultanée au niveau de la lumière et de la scénographie.
– Annie Gagnon.

À propos des LARMES D’ANNA K. – Elle parle le russe, lui, siffle et chantonne…

Les Larmes d'Anna K. - Jean-Francois Duke, Annie Gagnon - photo : Louise BédardDes boîtes, deux chaises, des vêtements, nous voilà au coeur d’une atmosphère ludique et imprévisible. Un homme et une femme prennent place dans un univers un brin débridé. Ils se côtoient, se touchent et se toisent pour réaffirmer qu’ils sont ensemble, même à distance. Leur langage commun : la façon dont leurs corps s’expriment et se reconnaissent. Une sorte de poème à 4 mains où deux êtres s’écrivent pour s’assurer de l’existence de l’autre.

Le nom d’Anna K. m’est venu presque le premier jour où les danseurs et moi avons travaillé ensemble. Je leur ai demandé de raconter en mouvement des souvenirs de voyage. Ces souvenirs de voyage sont devenus la prémisse, donnant à la pièce une forme toute en allers et retours dans le temps, comme un film sans chronologie particulière. Les deux personnages évoluent au gré de leur tempérament laissant place à une fraîcheur et à un je ne sais quoi de décalé. Ils pourraient tout à la fois se rencontrer dans un ailleurs, familier ou non : ce qui donne à penser qu’ils se connaissent depuis peu et aussi depuis toujours. Le titre LES LARMES D’ANNA K. m’a été inspiré par un petit geste qu’Annie nous donne à voir dans la pièce, comme pour marquer un temps de solitude.
– L. Bédard

Louise Bédard – Chorégraphe des LARMES D’ANNA K.

Louise Bédard - Photo : George KrumpLouise Bédard fait d’abord sa marque comme interprète avant d’être chorégraphe indépendante. C’est en côtoyant des chorégraphes de renom qu’elle prend conscience de toute la richesse de la danse et qu’elle devient créatrice à son tour, signant depuis ses débuts une trentaine d’œuvres, tant des solos, des duos que des pièces de groupe.

Avec sa compagnie, Louise Bédard, directrice artistique et chorégraphe, se donne depuis près de 20 ans un outil pour approfondir davantage son travail chorégraphique. Sa démarche artistique singulière lui vaut plusieurs distinctions, dont le prestigieux prix national de danse Jean A. Chalmers 1997, pour sa contribution exceptionnelle à la créativité et à l’interprétation dans le domaine de la danse au Canada. Que ce soit à travers son métier d’interprète ou de chorégraphe, elle ausculte en permanence l’essence même du mouvement pour en arriver à formuler un langage chorégraphique qui dépeint avec poésie, humour et ironie la complexité et la fragilité des êtres. Cela donne des œuvres bouillonnantes, empreintes d’un regard personnel et d’une grande lucidité. Elle puise souvent ses couleurs et ses timbres dans d’autres formes d’art et d’autres cultures, comme en fait foi le cycle ITINÉRAIRE MULTIPLE dont sont issues les productions ELLES (2002), CE QU’IL EN RESTE (2005) qui vaut à sa compagnie d’être nommée finaliste en danse pour le 21e Grand Prix du Conseil des Arts de Montréal et sa plus récente œuvre, ENFIN VOUS ZESTES (2008), dont l’inspiration est puisée à même la peinture de l’artiste canadienne Marianna Gartner.

Louise Bédard est aussi cofondatrice et membre de Circuit-Est Centre Chorégraphique et vient tout juste de terminer un mandat de 4 ans à titre de professeure invitée au département de danse de l’Université du Québec à Montréal.

Critique Air – Remède anti-grisaille

Article de Catherine Desroches-Lapointe paru dans impactcampus.qc.ca

Journées de vent glacé et de gadoue. Les trottoirs sont meurtris par le gros sel et le paysage est à la déprime. Dans la Salle Multi de Méduse, le nouveau spectacle de Karine Ledoyen, Air, contrastait avec la cruauté de janvier. Hélas,la création n’était présentée que durant quatre petits jours.

Après nous avoir offert Julio et Romette en 2006 et Cibler en 2008, voilà que la jeune chorégraphe de la compagnie Danse K par K, originaire de St-Pamphile, attaque de nouveau avec une démarche exploratoire et un nouvel élément, l’air. Le travail de création s’est fait autour de cet élément volage, qu’on ne peut voir directement, ni saisir. Il n’est possible que de sentir cet air qui nous entoure. Recevoir son manque, son vide, sa puissance.

Le défi était donc grand à relever. S’inspirant de la théorie des cordes, comme quoi la vie se déroulerait en plusieurs univers parallèles, et remettant en question l’idée du temps et de l’espace, le travail de Karine Ledoyen présente, par des variations temporelles énigmatiques sous forme de fragments, des images qui transportent dans les sillons de l’air. Tantôt en hauteur, plus tard dans ses plus grandes noirceurs, en accéléré, au ralenti. La bourrasque d’un instant, celle dont nos poumons se nourrissent abondamment, disparait pour faire place à l’absence d’air. C’est un perpétuel voyage entre les contrastes. Autant visuel qu’émotif, le corporel des danseuses est à la fois si léger et si lourd, d’où émanent le rire, la peur, l’amour, la haine et la tristesse.

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Critique – Air

Article de Iris Gagnon-Paradis paru dans le voir.caAir - Francine Liboiron (à l'avant), Sara Harton, Karine Ledoyen, Ariane Voineau - photo David Cannon le 27 janvier 2011

Air prouve une fois de plus le talent de Karine Ledoyen pour la scénographie (en collaboration avec Virginie Leclerc). Cette fois, projections éthérées rencontrent images surréalistes, le tout soutenu par une panoplie d’accessoires et d’idées ingénieuses (dont une étonnante chorégraphie de ballons et d’air). Utilisant à souhait la performance, la parole et même la chanson (mention spéciale à l’interprétation de Francine Liboiron, qu’on voit sur la photo), Air est une bête à plusieurs têtes, un dédale où temps et espace se déconstruisent sans cesse. On en sort hypnotisé, pas sûr d’avoir compris, mais certain qu’il y était question, avant tout, d’amour. D’amour, et du temps qui le construit, le fige, l’oublie…

***1/2*

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Annie Gagnon: vocation tardive

Article de Alexandra Perron paru dans cyberpresse.ca, le 4 septembre 2010

Annie Gagnon - photo Le Soleil, Laetitia Deconinck

À Québec, AnnieGagnon a déjà travaillé comme interprète avec les chorégraphes Karine Ledoyen (dans OSEZ!), Mario Veillette (en danse butô) et Harold Rhéaume (dans LA NOCE pendant le Carrefour international de théâtre). Elle était aussi de la pièce CINQ HUMEURS d'Emmanuel Jouthe, présentée à la Rotonde en février.

(Québec) Annie Gagnon le dit d’emblée. Son parcours dans le monde de la danse est assez atypique. Après avoir commencé un doctorat en anthropologie qui l’a amenée jusqu’à Toronto, elle a réalisé qu’elle préférait consacrer sa vie à ce qui était jusqu’alors un loisir. À 27 ans, elle revenait chez elle pour entrer à L’École de danse de Québec.

Depuis sa sortie en mai 2009, après quatre années de formation, elle travaille à sa première création professionnelle, COCOON, qui sera présentée à la Rotonde en février. «Avec cette chorégraphie, je cherchais à sortir de ma gestuelle naturelle. Je me suis demandée ce qui me permettrait de le faire, et j’ai pensé à l’univers de l’insecte.»

Au départ, elle avait en tête l’image de l’éphémère, aussi appelé manne, qui meurt après quelques heures. «J’aimais la fragilité de cette vie. Je trouvais ça beau et poétique et c’est aussi une allégorie de la danse.»

Avec trois interprètes, puis une quatrième qui s’est ajoutée à la distribution récemment, Annie Gagnon est encore à développer un langage chorégraphique. Son étude s’est élargie à l’araignée, à la mante religieuse…

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