Programme de soirée

Aujourd’hui et après des années d’éloignement, alors que les réalités de chacun ont évolué, que leurs corps ont changé, les deux artistes se questionnent : qu’avons-nous besoin de nous révéler l’un à l’autre pour avancer de nouveau ensemble ? Pour nous reconnecter alors que la vie nous a momentanément séparés ?

Le spectacle se déroule comme une séance de défilement anti-réseaux sociaux qui expose à la fois le désir et l’impossibilité de contrôler le récit. Plutôt que des images fixes montrées assez vite pour donner l’illusion de la vie, il présente des fragments d’histoires vécues, à vitesse humaine. Et de cette succession infinie de fins naît peu à peu un sentiment de commencement.

Show Gone a été présenté en première à L’Agora de la danse à Montréal la semaine dernière. Des dates sont déjà prévues en 2026 à Vancouver, Zagreb (Croatie), Ljubljana (Slovénie) et Svetvinčenat (Croatie).

Bien qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir assisté aux deux premiers spectacles du tryptique pour apprécier Show Gone, nous vous invitons à les explorer si le cœur vous en dit :

• The Most Together We’ve Ever Been (2005)
• OUT OF SEASON (2015).

Mots du dramaturge

Au tout début du premier tome de son étude sur le cinéma, Gilles Deleuze évoque les trois thèses de Bergson sur le mouvement. Deleuze explique que, selon Bergson, la première thèse affirme que le mouvement est distinct de l’espace parcouru, que le mouvement est présent. C’est l’acte même de parcourir. Il dit qu’on peut rapprocher deux instants ou deux positions à l’infini, mais que le mouvement se produira toujours dans l’intervalle entre les deux, autrement dit, derrière notre dos.

Cela fait sept ans que deux personnes, deux collaborateurs, deux artistes ne se sont pas vues. Le temps et l’espace écoulés ont engendré certains contenus, récits, points d’ancrage pour un renouveau.

D’un point de vue dramaturgique, la reconstruction du temps s’effectue sous la forme d’un montage en direct, une série d’images et de situations divisées par des coupes de montage. Ici, la coupe de montage n’est pas seulement un procédé mécanique d’assemblage de deux images ou situations, mais elle est le temps et l’image eux-mêmes. Dans ce lieu obscur où fusionnent l’image-lumière et l’image-mouvement, s’ouvre un espace de reconnaissance, de compréhension plus profonde, de rencontre. Ce qui est visible sur scène n’est que le résultat de la rencontre survenue dans l’obscurité.

– Goran Ferčec

Crédits complets

Chorégraphie et interprétation : Matija Ferlin, Ame Henderson
Dramaturgie : Goran Ferčec
Scénographie : Mauricio Ferlin
Lumières : Dario Družeta
Costumes : Matija Ferlin, Desanka Janković
Chapeaux : Kobali
Soutien artistique : Diego Gil, Katie Ward
Surtitres en français : David Gagnon Walker
Communications : Evan Webber
Documentation : Noel Pendawa
Technique : Darah Miah
Production : Provincija et Ame Henderson Projects
Coproduction : L’Agora de la danse (Montréal), Public Recordings (Toronto)
Résidences de création : Mediterranean Dance Center (Svetvinčenat, Croatie) et L’Agora de la danse (Montréal)

Avec le soutien du Conseil des arts du Canada, Ville de Pula, Ministère de la Culture et des Communications de la République de Croatie
Remerciements : L’équipe de L’Agora de la danse, Alexander Carson, Karine Denault, Claudia Fancello, Lleu Henderson, Skye Henderson, Louiguens Istrop, Marie-Hélène Julien, Shona MacKenzie, Claire Maclean, Catherine Ste-Marie, Youssef Mutawe et Tedd Robinson.

Pour prolonger l’expérience

À lire ✦ Un entretien avec Ame Henderson dans Le Devoir, à quelques jours de la présentation de Show Gone à Montréal et à Québec.

À lire ✦ Un second entretien avec Ame Henderson au sujet de Show Gone, par le média culturel Sors-tu.ca cette fois-ci.